Cinq volontaires antijihadistes tués au Burkina dans l'attente des résultats des élections

Infos. Au moins cinq supplétifs civils des forces de sécurité dans la lutte antijihadiste au Burkina Faso ont été tués mardi lors d'une attaque dans le nord du pays qui attend toujours les résultats de l'élection  présidentielle de dimanche.

Cinq volontaires antijihadistes tués au Burkina dans l'attente des résultats des élections

Le président Roch Marc Christian Kaboré, qui brigue un second mandat, devançait mercredi ses adversaires, selon les résultats partiels annoncés au compte-gouttes par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). En raison de la menace jihadiste, les scrutins présidentiel et législatif n'ont pu se dérouler sur au moins un cinquième du territoire, privant entre 300.000 et 350.000 personnes de vote, selon la Céni. 

Selon les résultats provisoires de 196 communes, ambassades et consulats généraux (sur 368), égrenés par la Céni, M. Kaboré a recueilli 58,14% des voix, contre 14,25% pour le chef de file de l'opposition, Zephirin Diabré et 13,62% pour Eddie Komboïgo, président de l'ex-parti au pouvoir.

Dans le Nord, la zone du pays la plus touchée par les attaques jihadistes, "es individus armés ont attaqué hier (mardi) le site d'or d'Anra", exploitation artisanale située dans le village de Pelhouré, près d'Arbinda, "faisant cinq morts parmi les volontaires", a déclaré à l'AFP un élu local sous le couvert de l'anonymat.

"Plusieurs membres du groupe de défense sont portés disparus", a-t-il poursuivi, en référence aux Volontaires de défense de la patrie (VDP).

Joint par l'AFP, un responsable des groupes d'autodéfense dans le Nord a confirmé l'attaque survenue alors que les volontaires "essayaient de protéger la mine" artisanale.Il n'a pas voulu donner de bilan, reconnaissant seulement des "pertes dans nos rangs".

Les VDP, instaurés en novembre 2019, sont constitués de volontaires civils recrutés, pour aider les forces de défense et de sécurité (FDS) dans la lutte antijihadiste. 

Ils reçoivent une formation militaire de 14 jours, avant d'exercer des missions de surveillance et de protection.Ils sont équipés d'armes légères ainsi que de moyens de communication et d'observation.

Plus d'une centaine ont été tués au combat depuis janvier 2020.

- Accusations de fraude -

Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre depuis 2015 d'attaques jihadistes régulières qui ont fait plus de 1.200 morts et plus d'un million de déplacés, fuyant les zones de violences.

L'or est devenu en une douzaine d'années un secteur économique stratégique pour le Burkina Faso, pays pauvre et enclavé d'Afrique de l'Ouest de 20 millions d'habitants.

L'exploitation de l'or est l'un des moyens trouvés par les jihadistes pour financer leurs activités, selon un rapport du Conseil économique et social. 

Sur le plan politique, que représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, s'est félicité mercredi du "déroulement pacifique du processus électoral". 

Il a aussi évoqué les protestations de l'opposition qui a menacé de pas reconnaître les résultats, exhortant les acteurs politiques à "recourir aux voies constitutionnelles et légales existantes pour régler les contentieux éventuels". 

Une mission tripartite de l'ONU, de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), et de l'Union africaine (UA) a de son côté rencontré des membres de l'opposition et de la majorité pour une "diplomatie préventive", selon un membre de la mission.  

L'opposition a estimé lundi que le scrutin était "émaillé de fraudes" et a menacé de "ne pas accepter des résultats entachés d'irrégularités".Elle avait déjà affirmé à la veille du scrutin, qu'une "fraude massive" était en préparation.

Parmi ses griefs figurent la non-ouverture ou l'ouverture tardive de bureaux de votes, le transport non sécurisé des urnes, ou la modification arbitraire de la cartographie des bureaux de vote.

Les partis de la majorité présidentielle ont appelé mardi au "respect des résultats" du scrutin, considérant que "les insuffisances relevées, bien que regrettables, ne sont pas d'une ampleur susceptible d'impacter de manière significative le résultat". 

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