Sous les couleurs du Congrès national démocratique (NDC), il affrontera lundi et pour la troisième fois son adversaire politique de toujours, le président Nana Akufo-Addo, du Nouveau Parti patriotique (NPP), qui avait remporté le scrutin il y a quatre ans en tant que candidat de l'opposition, avec 53,8% des voix.
Sous la présidence de M. Mahama, de 2012 et 2016, le pays d'Afrique de l'Ouest a souffert de l'effondrement des cours des matières premières sur les marchés internationaux, dont le pétrole, l'or, le cacao, sur lesquelles s'appuie son économie.
Les dépenses frénétiques engagées durant son mandat et l'augmentation de la dette ont suscité beaucoup de critiques, de même que les coupures incessantes d'électricité qui lui ont valu le surnom de Monsieur Dumsor (interrupteur, en langue locale Twi) ou Monsieur Power Cut (coupure de courant).
"A l'époque il avait été critiqué pour sa mauvaise gestion économique et pour quelques affaires de corruption, mais désormais beaucoup de voix reconnaissent qu'il n'avait pas fait du si mauvais boulot", note Kwesi Jonah, politologue pour l'Institut ghanéen de Gouvernance démocratique.
"JM", comme l'appellent ses proches, a d'ailleurs toujours réussi à se présenter comme un homme populaire, plaçant "le peuple avant tout" et réputé pour son sens de l'humour et sa répartie en public.
Il est né près de Bole, dans le nord du Ghana, d'un père propriétaire terrien et agriculteur, devenu député, puis ministre, qui sera emprisonné après le coup d'Etat de 1966 contre le père de la nation Kwame Nkrumah - dépeint par John Mahama comme une "période d'indicible violence".
Dans son autobiographie parue en 2012, "Mon premier coup d'Etat", il décrit la vie dans un internat élitiste d'Accra, qui contraste avec son village où, enfant, il grimpait aux manguiers et chassait les écureuils au lance-pierres.
"Bole n'était pas reliée au réseau national, mais nous avions un petit générateur diesel, grâce auquel notre maison était la seule en ville qui était allumée", écrivait-il.
- Colistière -
Diplômé d'histoire à l'Université du Ghana, il part à Moscou en 1988 pour suivre un troisième cycle en psychologie sociale.Cette expérience l'amène à remettre en question le socialisme.Désabusé, John Mahama en conclut "que le Ghana doit trouver sa propre façon de d'évoluer, loin des dogmes idéologiques".
En 1996, il rejoint le NDC, sous la bannière duquel il deviendra ministre des Communications.
Devenu vice-président du Ghana en 2009 sous la présidence de John Atta Mills, il succède à ce dernier, décédé en 2012.Il remporte ensuite les élections la même année.
Quatre ans après sa défaite, il pourrait cette fois faire la différence grâce à sa colistière, Jane Naana Opoku-Agyemang, ancienne ministre de l'Education et première femme sur le ticket présidentiel d'un des deux principaux partis du pays, qui a réussi à rassembler les défenseurs du droit des femmes.
"C'est un excellent choix", souligne le chercheur Kwesi Jonah.Bien qu'ancienne ministre, "elle n'est pas très connue au sein de l'électorat, mais a le mérite de n'avoir été mêlée à aucune affaire" parmi celles qui ont terni l'image du parti ces dernières années.
La bataille s'annonce néanmoins encore être très serrée face au président sortant, au bilan plutôt positif en termes de développement et de diplomatie régionale.
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