Les défenseurs des droits "déçus" du "renoncement" français face à l'Egyptien Sissi

Infos. Portraits de "prisonniers politiques" à la main, des militants d'ONGs et des élus français se sont dits "déçus" mardi que le président Emmanuel Macron ait "fait passer les intérêts économiques avant les droits de l'homme" lors de la visite du président égyptien al-Sissi.

Les défenseurs des droits "déçus" du "renoncement" français face à l'Egyptien Sissi
Deux rassemblements distincts, qui ont fini par n'en former qu'un seul d'une bonne centaine de personnes, étaient organisés devant l'Assemblée nationale: l'un de défenseurs des droits humains comme la FIDH, ACAT France et Amnesty international et d'élus, et un autre par la diaspora égyptienne.Des pancartes "Urgence droits humains en Egypte" ou "Pas de tapis rouge pour les dictateurs" en cotoyaient d'autres plus radicales montrant par exemple Abdel Fattah al-Sissi, en tenue de général avec en sous-titre: "Le Boucher de l'Egypte". "Sissi assassin, Macron complice" ou "Sissi criminel, Europe complice", hurlaient des membres de la diaspora, tandis que les défenseurs des droits humains réclamaient plus sobrement "liberté et démocratie pour le peuple égyptien".Katia Roux d'Amnesty International a déploré auprès de l'AFP que "la visite d'al-Sissi se soit déroulée dans un "contexte de répression accrue" de la société civile" et que "les droits humains (aient) été relégués au deuxième rang" derrière des "intérêts économiques et militaires jugés prioritaires".Les ONGs ont été, selon la militante, "entendues mais pas écoutées" par le président Macron dont elles attendaient "un geste fort". "Nous sommes pour le moins déçus que les autorités françaises n'aient pas saisi l'occasion pour conditionner l'aide militaire à l'Egypte", a renchéri Antoine Madelin de la FIDH.Elias Geoffroy d'Acat-France a également regretté l'absence de "toute conditionnalité" des ventes d'armes et d'équipements de surveillance électronique à l'Egypte. La France a signé des accords, européens notamment, où elle s'engage à ce que le matériel vendu ne soit pas utilisé pour réprimer la population. "Il s'agit d'une question juridique et morale", a dénoncé M. Geoffroy.Au micro, Asmahan El Bakraoui de l'Initiative franco-égyptienne pour les droits et libertés a rappelé que "plus de 60.000 prisonniers croupissent dans les geôles égyptiennes", pendant que d'autres dénonçaient "la torture généralisée", "les disparitions" et "des attaques contre les femmes et les LGBT".Céline Lebrun, l'épouse française du militant égypto-palestinien, Ramy Shaath, emprisonné sans jugement depuis plus d'un an, a dit "se poser des questions" sur l'efficacité du "dialogue franc et ouvert" avec Le Caire sur les droits de l'homme promis par M. Macron."Quel terrible épilogue, 10 ans après les révolutions arabes", a protesté le conseiller régional, Roberto Romero du parti Générations. "Si la France des droits de l'homme ne s'indigne pas, elle sera condamnée à devenir une nation secondaire", a-t-il dit, appelant l'Etat à stopper la vente d'armes "utilisées contre la population égyptienne" au nom d'une "pseudo-lutte contre le terrorisme".

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