"Nous pensons avoir recueilli des éléments de preuve significatifs", a déclaré le procureur de Rome Michele Prestipino lors d'une audition devant une commission parlementaire s'occupant de cette affaire, qui a suscité une grande émotion en Italie, le jeune homme ayant été horriblement torturé avant de mourir."Nous allons demander l'exercice de l'action pénale en ce qui concerne certains membres des services de sécurité égyptiens", a-t-il précisé, ce qui signifie dans le système judiciaire italien qu'après avoir notifié aux avocats commis d'office la clôture de l'enquête, la prochaine étape sera la demande formelle de renvoi en justice présentée devant un magistrat."Nous pensons que c'est un résultat très important et que ce n'était pas un résultat qui allait de soi. Nous le devions à la mémoire de Giulio Regeni", a ajouté M. Prestipino.Ce résultat, "fruit de plusieurs années d'enquête", "a été obtenu en dépit des nombreuses difficultés rencontrées", car les relations avec les autorités judiciaires égyptiennes ont été "laborieuses, difficiles, compliquées", et certaines commissions rogatoires sont encore sans réponse, a-t-il expliqué.Les quatre responsables égyptiens visés par l'enquête pour enlèvement de personne et qui risquent donc un procès en Italie sont le général Tariq Sabir, ainsi que trois autres officiers, Athal Kamel Mohamed Ibrahim, Uhsan Helmi et Magdi Ibrahim Abdelal Sharif.Ce dernier est également accusé de blessures aggravées et de meurtre, le parquet italien considérant que c'est lui qui a torturé Giulio Regeni au point de provoquer sa mort.Le parquet a également demandé de classer sans suite les accusations contre un cinquième Egyptien.En janvier 2016, Giulio Regeni, 28 ans, avait été enlevé par des inconnus et son corps retrouvé torturé et atrocement mutilé quelques jours plus tard dans la banlieue du Caire. Il enquêtait sur les syndicats égyptiens, un sujet très sensible dans le pays.Au début de l'affaire, les autorités égyptiennes avaient expliqué la mort de M. Regeni par un accident de la route avant de se rétracter et d'accuser un gang spécialisé dans l'enlèvement d'étrangers, dont la police a tué les quatre membres.L'affaire, qui piétine depuis des années, empoisonne les relations entre Le Caire et Rome, l'Italie accusant régulièrement les autorités égyptiennes de ne pas coopérer, voire d'orienter les enquêteurs italiens sur de fausses pistes. Exaspérée, L'Italie avait même rappelé son ambassadeur temporairement.
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