Mali: "augmentation considérable" des violations contre des enfants

Entre juillet 2017 et mars 2020, 1.764 violations graves ont été commises sur 1.092 enfants (251 filles, 811 garçons et 30 enfants de sexe indéterminé), dont certains ont été victimes de violations multiples, indique son rapport sur l'impact au Mali du conflit armé sur les enfants, remis au Conseil de sécurité."Il s'agit d'une augmentation considérable par rapport aux chiffres présentés dans le précédent rapport (740 violations graves commises contre 507 enfants), qui couvrait pourtant une période plus longue (trois ans et demi)", ajoute le document. "Le nombre de violations a augmenté dans toutes les catégories, à l'exception des viols et d'autres formes de violence sexuelle, dont on estime cependant qu'ils sont très peu signalés", précise le rapport.Dans ses conclusions, Antonio Guterres affirme être "extrêmement préoccupé" par cette forte augmentation, "en particulier les cas confirmés de recrutement et d'utilisation d'enfants, de meurtres ou d'atteintes à l'intégrité physique d'enfants, d'attaques contre des écoles et des hôpitaux et de déni d'accès humanitaire"."J'exhorte toutes les parties au conflit au Mali à faire cesser immédiatement les violations graves, à libérer tous les enfants présents dans leurs rangs et à se conformer au droit international humanitaire et au droit international des droits de l'Homme", ajoute-t-il.Le chef de l'ONU dénonce notamment "les nouveaux cas de recrutement et d'utilisation d'enfants par les Forces armées maliennes" et demande aux autorités maliennes de prévoir "l'institutionnalisation d'une formation à la protection de l'enfance destinée aux Forces de défense et de sécurité maliennes".Il relève aussi la "tendance inquiétante" que représente la forte augmentation du nombre d'attaques confirmées contre des écoles et des hôpitaux, qui a plus que triplé par rapport à la période précédente.Dans l'insécurité depuis 2012 malgré l'intervention de forces françaises, onusiennes et africaines, le Mali est dirigé aujourd'hui par des autorités dominées par des militaires ayant renversé le 18 août le président Ibrahim Boubacar Keïta après des mois de contestation politique.