La cour d'assises de Paris n'a pas suivi les réquisitions de l'avocat général qui avait demandé une peine de 25 ans d'emprisonnement assortie d'une période de sûreté des deux tiers.Le 2 septembre 2015, vers 04H20 du matin, Thibaud Garagnon, 19 ans, locataire d'un studio au 2e étage de l'immeuble du 4 de la rue Myrha, dans un quartier populaire du nord de Paris, s'était levé avec, selon ses propres mots, "la pulsion de vouloir détruire quelque chose".Il avait mis le feu à une poussette entreposée au rez-de-chaussée près de la cage d'escalier avant de se recoucher.Le feu avait rapidement ravagé l'immeuble provoquant la mort de huit personnes dont deux enfants. Lui s'en était tiré en glissant le long d'une gouttière."Peu m'importait la peine (de prison, ndlr), ma peur était qu'il recommence et qu'un jour, d'autres familles puissent vivre ce qu'on a vécu", a dit, d'une voix hachée par l'émotion, la mère d'une des huit victimes de l'incendie.Pendant le procès, l'accusé n'aura pas eu un mot pour les victimes. Une attitude scandaleuse pour Alassane Tandian, qui était en conflit de voisinage avec l'accusé avant l'incendie. "On n'est pas du tout satisfait", a-t-il dit en dénonçant un "manque de respect total" de Thibaud Garagnon à l'égard la cour et des parties civiles.Quatre membres de la famille Tandian, d'origine sénégalaise, dont deux enfants de 8 et 14 ans, ont péri dans l'incendie.Michelle, mère d'une des deux personnes qui ont trouvé la mort en se jetant dans le vide pour échapper aux flammes, sort quant à elle "soulagée"."Depuis cinq ans, nous étions dans une tourmente... On passe par toute sorte d'humeur, de douleur... On revit le drame et aujourd'hui je sors du procès avec l'impression de pouvoir un peu mieux respirer", dit-elle.La cour a également demandé un suivi socio-judiciaire de douze ans après sa sortie de prison. En cas de manquement à cette obligation, M. Garagnon écopera d'une nouvelle peine de prison de sept ans.Il encourait la réclusion criminelle à perpétuité."La cour a certainement pris en compte la personnalité particulière de M. Garagnon, son jeune âge au moment des faits et la nécessité de sa réinsertion", a commenté Me Laurent Thieffry, un des avocats de l'accusé aujourd'hui âgé de 24 ans.Plongé dans l'univers des jouets et dessins animés "My Little Pony", portant des couches, il utilise, y compris en prison, des tétines et des doudous.M. Garagnon avait été interpellé un an après les faits alors qu'un innocent avait été arrêté et incarcéré à sa place.
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