Trois cents maisons d'un village d'Abyei, région contestée entre le Nord et le Sud du Soudan, ont été incendiées par des milices proches de Khartoum, a affirmé lundi un groupe américain surveillant cette zone.
"Au moins 300 bâtiments à Tajalei ont été détruits par le feu intentionnellement", affirme dans un communiqué Enough Project, organisation de lutte contre les génocides, sur la base de photos satellitaires prises dimanche.
"A peu près deux-tiers de ces bâtiments sont des structures résidentielles connues sous le nom de toukouls", dit le texte, ajoutant que ces images révèlent "une tentative délibérée pour déstabiliser les efforts de paix par des éléments associés au gouvernement de Khartoum."
Ce projet de surveillance par satellite avait été monté par l'acteur américain George Clooney en décembre.
L'administrateur en chef d'Abyei, Deng Arop Kuol, a confirmé que Tajalei avait été attaqué samedi par des membres de la tribu arabe nordiste des Misseriya, et l'armée régulière du Nord (SAF).
"Samedi, les Misseriya et la SAF ont attaqué le village de Tajalei, qui est à environ 25 km au nord-est de la ville d'Abyei.Ils ont brûlé des maisons, mais personne n'a été tué", a-t-il dit à l'AFP.
Vendredi l'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) s'est alarmée des dizaines de milliers de personnes ayant fui la veille la ville d'Abyei, désormais "presque vide", après des affrontements meurtriers dans cette région.
Au moins 70 personnes ont été tuées et deux villages rasés en deux jours dans des combats la semaine dernière, selon des responsables.
Ces violences coïncident avec des efforts pour mettre en application un accord de paix scellé entre les gouvernements de Khartoum et du Sud-Soudan à Kadugli, capitale de l'Etat du Kordofan du sud, le 17 janvier.
Al-Dirdiri Mohammed Ahmed, représentant du gouvernement de Khartoum en charge du dossier d'Abyei, a indiqué qu'un comité de suivi avait été mis en place dimanche pour appliquer l'accord.
Des responsables nordistes et sudistes doivent parallèlement se rencontrer à Khartoum lundi pour discuter l'épineuse question de la frontière entre le Nord et le Sud, dont Abyei selon M. Ahmed.
Selon lui, les Misseriya ne sont pas responsables des violences de la semaine dernière."La principale menace à la sécurité est celle des groupes armés soutenus par le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) et amenés à Abyei avant le référendum sous le couvert de la police sud-soudanaise", dit-il.
Les tensions ont été exacerbées dans la région d'Abyei depuis janvier et le référendum d'autodétermination du Sud-Soudan, qui a vu une victoire écrasante en faveur de l'indépendance.
Un vote devait se tenir simultanément à Abyei pour déterminer son rattachement au Nord ou au Sud mais il a été reporté sine die.
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