La crise dans la province de Cabo Delgado (Nord-Est) a "rapidement pris de l'ampleur en 2020, des attaques et des combats forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir" leur foyer chaque mois, souligne l'ONU dans un communiqué.Près de 530.000 personnes sont maintenant déplacées au sein de Cabo Delgado et des provinces voisines de Nampula et de Niassa, "presque cinq fois plus qu'en mars", précise l'ONU."L'aide humanitaire est vitale pour minimiser les souffrances", explique Myrta Kaulard, la coordinatrice humanitaire au Mozambique, précisant que les personnes déplacées ont souvent été obligées de fuir avec pour seul bagage les vêtements qu'elles portaient."Les femmes et les filles risquent de se faire enlever ainsi que des violences et d'être exploitées en raison de leur sexe, les garçons eux risquent de se faire tuer ou d'être recrutés de force par des acteurs armés", souligne Mme Kaulard, se disant particulièrement inquiète pour les personnes vivant dans des zones isolées.Ces violences et déplacements de force pèsent sur des services essentiels déjà au bord de la rupture, insiste-t-elle.Plus de 90% des personnes déplacées vivent avec de la famille ou des amis dont les ressources étaient déjà très maigres."Les hébergements manquent, l'eau est un problème, ainsi que les questions d'hygiène. La plupart des gens ne mangent qu'un repas par jour", a déclaré à l'AFP à Maputo le directeur du Haut commissariat aux Réfugiés (HCR) pour l'Afrique australe, Valentin Tapsoba, de retour d'une mission dans le nord du pays.Outre les déplacés, qui fuient les attaques des groupes jihadistes, il a insisté sur la nécessité de venir aussi en aide aux familles qui les hébergent et les reçoivent, soit un total de quelque 720.000 personnes en difficulté, selon son estimation. "Nous avons absolument besoin que la communauté internationale agisse, et agisse maintenant. Nous ne devons pas attendre", a affirmé M. Tapsoba.Pour ajouter encore à ce sombre tableau, l'ONU relève que de nombreuses zones accueillant des personnes déplacées vont être inondées pendant la prochaine saison des pluies.Les autorités locales et les organisations humanitaires sont engagées dans une course contre la montre pour mettre sur pied des camps où les reloger.Au total, 570.000 personnes ont fui les violences dans le nord du pays, a précisé mercredi le président mozambicain, Filipe Nyusi.Le conflit a fait 2.400 morts, dont plus de la moitié de civils, selon l'ONG ACLED, qui répertorie aussi plus de 700 attaques depuis octobre 2017.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.