RSF "dénonce la poursuite en diffamation" du journaliste Pius Romain Rolland Ngoie "et sa détention après une émission politique dans laquelle il fait état d'un chantage financier présumé" de la part du député Fabrice Puela, a écrit cette organisation de défense de la presse."RSF demande la libération immédiate de ce journaliste (...) indépendant, régulièrement invité dans des émissions de débats politiques".M. Ngoie a été interpellé le 22 décembre puis arrêté et transféré deux jours plus tard à Makala, la grande prison de Kinshasa.Il est poursuivi pour "diffamation et imputation dommageable par le député Fabrice Puela, proche de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti au pouvoir", selon RSF."Cette affaire témoigne une nouvelle fois des risques liés à la profession de journaliste en RDC", a déclaré Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF.Interrogé par l'AFP, le député Puela a estimé que M. Ngoie "n'agissait pas en qualité de journaliste mais comme analyste politique"."Je n'ai jamais sollicité un seul sou de qui que ce soit ou monnayé mes initiatives parlementaires", a-t-il assuré. Par ses propos, M. Ngoie "a porté atteinte à ma réputation. S'il présente des excuses sincères, je renoncerais aux poursuites et je vais retirer la plainte", a-t-il ajouté.Dans un communiqué, une autre association de défense des médias, Journaliste en danger (JED), partenaire de RSF, a dénoncé "les traitements dégradants" infligés à un autre journaliste, Farly Kalombo, par des agents des services de renseignement ainsi que "son exil forcé loin de sa famille".M. Kalombo qui travaille dans une radio locale à Tshikapa, province du Kasaï (centre), séjourne depuis deux semaines à Kinshasa "dans des conditions les plus précaires, après avoir été interpellé par des agents des services de renseignement (ANR), dépouillé de tout son matériel de travail, puis dérouté sur un bateau" à destination de la capitale, selon JED qui demande l'ouverture d'une "enquête rapide" sur cette affaire.La semaine dernière, RSF dénonçait le cas de Pascal Mulegwa, correspondant de Radio France Internationale (RFI), assigné en justice après avoir cité dans un article paru le 20 septembre un rapport d'ONG accusant un sénateur et ancien ministre d'avoir détourné de l'argent pour financer sa campagne électorale.Ouvert le 22 décembre, le procès de M. Mulegwa a été suspendu le 29 décembre en attendant la décision d'un juge d'appel.En 2020, 116 violations de la liberté de la presse ont été enregistrées dans le pays, dont 40 arrestations, selon le dernier rapport annuel de JED publié en novembre.La RDC occupe la 150e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2020.
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