M. Kumerra, 38 ans, qui collabore en tant que caméraman indépendant avec Reuters depuis une décennie, avait été arrêté chez lui "devant sa femme et ses enfants". Son téléphone, un ordinateur, des disques durs et des documents avaient été saisis."La police éthiopienne a relâché mardi le caméraman de Reuters Kumerra Gemechu après l'avoir détenu sans charges pendant 12 jours", annonce Reuters mardi dans un communiqué. Le 25 décembre, lors d'une brève audience, un juge avait ordonné la détention de M. Kumerra pour 14 jours supplémentaires afin de donner le temps à la police d'enquêter, sans fournir de raison à sa détention. La police avait indiqué par la suite à son avocat, Melkamu Ogo, qu'elle enquêtait pour "propagation de fausses informations", "communication avec des groupes combattant le gouvernement", "trouble à la paix et à la sécurité du public", indique l'agence. "Nous nous réjouissons que Kumerra ait été relâché et ait retrouvé sa famille. Sa libération aujourd'hui montre qu'il n'a rien fait de mal", déclare le rédacteur en chef de l'agence Stephen J. Adler.L'organisation précise que la police et le bureau du procureur n'ont pas répondu aux questions de Reuters sur l'arrestation et la libération du journaliste. Reuters avait déclaré dans un précédent communiqué ne pas avoir pu déterminer si l'arrestation de M. Kumerra était liée à sa couverture du récent conflit dans la région éthiopienne du Tigré. Le gouvernement éthiopien a lancé le 4 novembre une opération militaire dans cette région dissidente du nord du pays afin d'en déloger les dirigeants locaux qui défiaient son autorité depuis des mois.L'Ethiopie, dont le Premier ministre Abiy Ahmed a obtenu en 2019 le prix Nobel de la paix, occupe le 99e rang sur 179 en matière de liberté de la presse dans le classement annuel de l'ONG Reporters sans frontières. Le Comité pour la Protection des journalistes (CPJ) a placé dans son rapport 2020 l'Ethiopie parmi les pays geôliers de journalistes. L'ONG rappelle qu'au moins sept journalistes ont été emprisonnés dans l'année, la plupart "accusés de crimes contre l'Etat" et que leur détention a été prolongée à plusieurs reprises sans qu'aucune preuve ne soit apportée.
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