Libye: Kadhafi continue à défier le monde, l'Occident s'organise

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TRIPOLI (AFP)

Mouammar Kadhafi, agrippé au pouvoir, a accusé mercredi l'Occident de vouloir contrôler le pétrole en Libye et brandi de nouveau le spectre d'Al-Qaïda, au lendemain d'une intensification de la campagne militaire pour mater la rébellion entrée dans sa quatrième semaine.

Entre-temps, les Occidentaux, notamment les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne continuent d'examiner les moyens de mettre un terme à la répression sanglante de l' insurrection, notamment la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au dessus de la Libye.

Le vice-président américain Joe Biden doit rencontrer à Moscou le président russe Dmitri Medvedev pour tenter de surmonter les divergences, la Russie étant réticente à l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne, au moment où les appels en faveur d'un soutien militaire aux rebelles se multiplient à Washington.

Alors que les violents combats qui ont fait des centaines de morts entre pro-et anti-Kadhafi prennent l'allure d'une guerre civile, le Premier ministre britannique David Cameron a mis en garde contre toute inaction, après s'être entretenu avec le président américain Barack Obama de la possibilité d'imposer une zone d'exclusion.

Sur le terrain, les forces de Moummar Kadhafi ont lancé ces derniers jours une opération de reconquête avec leurs chars et avions contre les opposants moins bien armés, bombardant des positions dans l'est et l'ouest, afin de tenter de stopper la progression des insurgés.

 Ceux-ci contrôlent la région orientale pétrolière ainsi que certaines localités de l'ouest, alors que Tripoli et sa région proche sont aux mains des pro-Kadhafi.

 L'aviation a intensément bombardé mardi la ville pétrolière de Ras Lanouf, base la plus avancée de l'opposition dans l'est, les rebelles parlant d'un déluge de feu.A l'ouest de Tripoli, l'opposition contrôlait Zenten mais la ville était encerclée, selon un témoin français.

Les forces loyalistes ont lancé parallèlement un assaut sur Zawiyah, le bastion des insurgés le plus proche de la capitale, selon un ancien responsable libyen qui a fait défection, Mourad Hemayma.

"Kadhafi veut prendre (Zawiyah) avant mercredi.La communauté internationale doit agir", a-t-il affirmé, joint au téléphone au Caire par l'AFP.Il a parlé "d'une situation très critique".

"Zawiyah est visée par une attaque d'envergure.Les civils sont attaqués directement", selon un site de l'opposition.Mais le gouvernement a démenti le bombardement de Zawiyah.

Affichant ouvertement leur soutien à l'insurrection, les Etats-Unis et l'Union européenne ont rencontré respectivement au Caire et à Strasbourg des représentants du Conseil national de transition, mis en place par la rébellion à  Benghazi, épicentre de l'insurrection (1.000 de km à l'est de Tripoli).

 M.Kadhafi, qui a juré de réprimer dans le sang la rébellion débutée le 15 février, a donné une série d'interviews à des médias étrangers dans la nuit de mardi à mercredi et a parlé à la télévision libyenne, pour accuser pêle-mêle l'Occident et Al-Qaïda d'être responsables de la situation explosive en Libye.

"Si Al-Qaïda réussit à s'emparer de la Libye, alors la région toute entière, jusqu'en Israël, sera la proie du chaos", a-t-il averti dans un entretien à la chaîne publique turque TRT.

"Les pays colonialistes trament un complot pour humilier le peuple libyen, le réduire à l'esclavage et contrôler le pétrole", a-t-il dit à la télévision libyenne, accusant les rebelles d'être des "traîtres" soutenus par Al-Qaïda et appelant "les habitants de Benghazi", à "libérer" la ville.

Malgré les sanctions internationales imposées au clan Kadhafi -gel des avoirs, interdiction de voyages-, l'ouverture d'une enquête de la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité et les appels à s'en aller, le leader libyen s'accroche au pouvoir après plus de 40 ans de règne sans partage.

A la veille des concertations des Occidentaux jeudi et vendredi à Bruxelles au sein de l'Otan et de l'UE, pour tenter d'aider l'opposition, le Parlement européen a demandé à l'UE de reconnaître le Conseil national de transition à Benghazi et de soutenir l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne.

Paris et Londres préparent un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU imposant une telle zone, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton ayant affirmé que toute décision d'imposer une telle zone devrait être prise par l'ONU et non par les Etats-Unis.

La Ligue arabe a prévu une réunion samedi pour évoquer la zone d'exclusion, après l'accord des monarchies arabes du Golfe et de l'Organisation de la conférence islamique pour sa mise en place.

L'opposition a entre-temps rejeté toute négociation avec le régime exigeant que le leader libyen quitte le pays et promettant le cas échéant de ne pas engager de poursuites contre lui.

 Alors que près de 200.000 personnes ont fui les combats en Libye, l'ONU a chargé l'ex-ministre jordanien des Affaires étrangères Abdel Ilah Khatib d'entreprendre des "consultations urgentes" avec Tripoli sur la crise humanitaire.

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