Chaque 10 janvier, les Béninois rendent hommage aux divinités du vaudou, religion bâtie autour des forces de la nature et du lien avec les ancêtres, dont les représentations peuvent être des objets ou des éléments naturels.D'habitude, des grandes processions ont lieu dans différentes villes attirant des foules de centaines d'initiés, curieux et touristes.Mais cette année, à cause du coronavirus et des restrictions mises en place par les autorités, les célébrations ont lieu en petit comité au sein des couvents.Sur la plage de Grand Popo, village côtier du sud-ouest du Bénin, une cinquantaine d'adeptes, tous masqués et tenus à bonne distance, ont toutefois fait le déplacement pour des des libations et sacrifices."C'est une grâce qui se déverse sur cette plage chaque 10 janvier et il ne faut pour rien au monde rater l'occasion", explique à l'AFP Odilus Sogan, un adepte."Nous sommes un peu déçus, les adeptes ont été priés de rester de chez eux", déplore Mètowanou Guèdèhounguè, un des responsables du culte.Normalement, "le Vodoun se célèbre avec faste et grandeur".A Cotonou, la capitale économique, un dignitaire de la divinité Mami, la déesse de la mer, Hounnon Zèkpon, n'a pas effectué l'habituelle procession sur la plage de Fidjorossè.Mais, tout de blanc vêtu, avec un masque en pagne de la même couleur, le dignitaire est tout de même affairé dans la cour de sa maison qui lui sert de couvent avec une dizaine d'adeptes pour les sacrifices.Le Bénin est très peu touché par le virus, avec officiellement quelque 3.300 cas de coronavirus, dont 44 morts. Mais ces chiffres sont sous-évalués.Les autorités ont toujours refusé d'imposer un confinement, mais elles ont interdit les grandes manifestations.Dans l'ensemble, le mot d'ordre a été respecté dimanche. "Nous ne voulons pas être ceux par qui la Covid-19 va embraser notre pays", soutient Baba Adéniyi, un autre dignitaire du culte.D'ailleurs, pour lui, cette maladie est tout sauf une surprise. En novembre 2019, Le Tô Fâ, un oracle du vaudou, "avait prédit une grave maladie pour 2020", explique-t-il."Nous avions alors fait beaucoup de sacrifices pour conjurer le mauvais sort et protéger les populations'", poursuit le dignitaire.
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