Crise ivoirienne: cruciale réunion de l'UA jeudi sur fond de violences

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ABIDJAN (AFP)

En pleine flambée de violences en Côte d'Ivoire, l'Union africaine tente jeudi de trouver une solution à la crise post-électorale lors d'une réunion à Addis Abeba, à laquelle doit participer Alassane Ouattara mais pas son rival Laurent Gbagbo, qui se fera représenter.

Plus de trois mois après le scrutin du 28 novembre, il s'agit de conjurer la guerre civile qui menace, alors que plus de 370 personnes ont été tuées depuis fin 2010 selon l'ONU, et que les hostilités ont repris dans l'ouest entre forces loyales au président sortant Laurent Gbagbo et ex-rebelles alliés à Alassane Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale.

Le panel de cinq chefs d'Etat désigné par l'UA - Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikwete (Tanzanie), Idriss Deby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso) - doit retrouver jeudi au siège de l'UA le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'organisation et les deux camps rivaux.

M. Ouattara a accepté l'invitation mais son équipe a gardé jusque-là le secret sur son départ.

Il s'agirait, depuis le début de la crise, de sa première sortie officielle du Golf hôtel d'Abidjan où il est retranché depuis mi-décembre avec son gouvernement sous un blocus des forces loyales à son adversaire.

M. Gbagbo a choisi de se faire représenter par le chef de son parti, l'ex-Premier ministre Pascal Affi N'Guessan.Les partisans du président sortant avaient ces derniers jours donné de la voix pour qu'il ne quitte pas le pays dans une période si troublée, évoquant "piège" ou "complot".

Pour l'heure, rares sont ceux qui se risquent à un pronostic sur le scénario que va présenter le panel, qui se réunit ce mercredi avec le CPS pour "finaliser ses positions".Il censé arrêter d'ici fin mars des solutions "contraignantes" pour les parties.

Mais, selon une source proche du dossier à Addis Abeba comme des diplomates à Abidjan, il devrait confirmer une nouvelle fois M. Ouattara comme président élu.

Une position inacceptable pour le camp Gbagbo, qui invoque sans relâche le "respect de la Constitution", c'est-à-dire la proclamation de la réélection de son champion par le Conseil constitutionnel.

Cette instance avait invalidé en partie les résultats de la commission électorale, validés par l'ONU, donnant M. Ouattara vainqueur.

Un diplomate occidental à Abidjan voit d'ailleurs dans le choix de M. Affi N'Guessan un signal politique: "Gbagbo envoie à l'UA pour le représenter celui qu'il considère comme l'homologue de Ouattara: un chef de parti, ex-Premier ministre comme lui".

Au sein du panel, les rapports de force restent difficiles à cerner, même si ces dernières semaines M. Compaoré et M. Zuma campaient sur des positions antagonistes, l'un sur une ligne dure et l'autre sur une ligne compréhensive à l'égard du président sortant.

Dans un entretien publié mercredi, le ministre des Affaires étrangères de M. Gbagbo, Alcide Djédjé, a d'ailleurs dit compter Pretoria parmi les "alliés" africains de son camp.

"Nous n'avons pas de favoris", avait cependant affirmé en février la chef de la diplomatie sud-africaine Maite Nkoana-Mashabane.

L'UA n'a pas précisé par quels moyens les décisions arrêtées seraient "contraignantes", mais pour de nombreux observateurs la récente flambée de violences montre que les rivaux tablent sur une confrontation, plus que sur un règlement pacifique.

"Les deux camps se préparent à la guerre", tranche un connaisseur de la scène ivoirienne.

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