La Somalie assure que des troupes kényanes, accompagnées de combattants somaliens entraînés par le Kenya, sont entrées dans la ville de Bulohawo, dans le territoire du Jubaland, pour attaquer des bases fédérales somaliennes. Nairobi nie toute implication.Le Jubaland, région semi-autonome du Sud de la Somalie et frontalière du Kenya, est l'objet de tensions régulières entre ces deux voisins d'Afrique de l'Est. La Somalie a rompu ses relations diplomatiques avec le Kenya en décembre, l'accusant d'ingérence.A Bulohawo, "les forces de l'armée nationale somalienne ont repoussé (...) un raid des troupes kényanes et de milices rebelles somaliennes entraînées par elles", a affirmé le ministre de l'Information Osman Abukar Dube lors d'une conférence de presse. Il a accusé les assaillants d'avoir "bombardé des endroits peuplés de civils et tué cinq enfants et leur mère". Selon lui, "les forces somaliennes ont capturé cent rebelles entraînés par le Kenya lors des combats".Trois soldats de l'armée somalienne ont également été tués, selon le colonel Mohamed Adbulle, officiant à Bulohawo. Un bilan que l'AFP n'a pas pu confirmer de manière indépendante. Un habitant de Bulohawo, Ahmednur Yusuf, a raconté à l'AFP avoir "vu les corps de huit personnes: cinq appartenaient à une même famille, dont la maison a été bombardée."Selon lui, "des dizaines de prisonniers appartenant aux troupes du Jubaland et capturés par les forces somaliennes ont été emmenés dans un camp militaire hors de la ville."Le gouverneur de Mandera, un comté frontalier de la Somalie, a de son côté fait savoir que 12 personnes, blessées par des balles perdues et lors du bombardement d'une maison dans la ville de Mandera, avaient été hospitalisées.Le ministre kényan de l'Intérieur Fred Matiangi a nié toute implication de son pays, évoquant un conflit "interne" à la Somalie. "Nous ne sommes pas impliqués là-dedans et aucune de nos troupes n'a franchi la frontière avec la Somalie", a-t-il assuré.Le Kenya considère le Jubaland comme une zone-tampon entre son territoire et les islamistes shebab, affiliés à Al-Qaïda, et soutient le président de la région, Ahmed Madobe. Une position qui irrite le gouvernement fédéral de Mogadiscio, qui a contesté la réélection de cet ancien seigneur de guerre en 2019, avant de lui reconnaître en juin le statut de "dirigeant par intérim" de la région.Depuis, les tensions se poursuivent: le gouvernement fédéral n'a pas retiré ses troupes du Jubaland, contrairement à ses promesses, et Ahmed Madobe refuse de participer aux élections nationales voulues en 2021 par Mogadiscio, après de nombreux reports.
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