L'employé occidental de l'ONG humanitaire Oxfam, Hubert Ballaman, enlevé le 6 juin à Abéché (est tchadien) a été libéré par la force militaire mixte Tchad-Soudan, selon les autorités tchadiennes, qui ont affirmé mercredi avoir arrêté deux de ses ravisseurs présumés.
M. Ballaman, 57 ans, détenteur de la double nationalité suisse et britannique, délivré mardi de ses ravisseurs, est arrivé mercredi matin à N'Djamena en provenance d'Abéché dans un avion affrété par les autorités tchadiennes.
Il a été officiellement remis par le Premier ministre tchadien, Emmanuel Nadingar, au représentant d'Oxfam au Tchad, Philippe Conraud, en présence de son épouse, constaté un journaliste de l'AFP.
"C'est un sentiment de soulagement et de satisfaction, pour nous et le personnel d'Oxfam", a simplement commenté M. Conraud, dont l'ONG avait notamment salué le Tchad pour ses efforts pour cette libération dans un communiqué diffusé mercredi à Londres.
Dans l'avion qui le ramenait à N'Djamena, l'ex-otage avait indiqué à l'AFP qu'il ignorait l'identité de ses ravisseurs.Ils l'ont maintenu dans l'obscurité durant quasiment toute sa détention mais ne l'ont pas brutalisé.
"Je suis épuisé mais soulagé de retrouver la liberté.Je n'ai pas été agressé physiquement, mais j'ai souffert pendant les deux premiers jours, parce que je buvais de l'eau d'un jerricane qui sentait de l'huile", a raconté en français M. Ballaman, cheveux poivre et sel, barbe blanche fournie.
"J'étais enfermé toute la journée dans une petite case et on ne me sortait que la nuit.Je n'ai pas vu de lumière pendant huit jours.(...) Je n'ai pas eu de contact avec l'extérieur.Quand j'ai demandé à contacter Oxfam, on m'en a empêché".
M. Ballaman a été enlevé le 6 juin à Abéché avec un collègue congolais et leur chauffeur tchadien.Les deux Africains ont été relâchés par les ravisseurs à 70 km à l'est de cette grande ville.
Selon l'armée tchadienne, il a été libéré par des hommes de la force mixte (effectifs: 1.500 pour chaque pays) déployée par le Tchad et le Soudan depuis mars le long de leur frontière commune.
"Après une semaine de recherches, nous avons localisé la cachette des malfrats qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres de Guéréda", au nord-est d'Abéché, a expliqué à l'AFP le général Ousmane Barh Mahamat Itno, qui a dirigé l'opération.
"Nous avons déployé les forces pour encercler le coin avant de lancer l'assaut.Nous avons ainsi pu libérer l'otage et arrêter deux ravisseurs.Les trois autres sont en fuite et nos forces sont à leurs trousses", a ajouté l'officier supérieur, sans plus de détails.
Mardi, le Premier ministre Nadingar avait expliqué que l'humanitaire avait été retrouvé par les militaires "sur le site de Sarné, à 45 km de Birack", proche de la frontière soudanaise.
Il avait réitéré les assurances répétées plusieurs fois dernièrement par N'Djamena sur les dispositions prises pour maîtriser la situation sécuritaire dans la région après le retrait, prévu fin 2010, de la mission de paix de l'ONU dans le pays, la Minurcat, créée en 2007.
La composante militaire de la Minurcat doit être réduite à partir de mi-juillet et le reste de la force entamer un retrait progressif à partir de mi-octobre, selon un calendrier arrêté par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Le retrait de la Minurcat a été demandé début janvier par le Tchad, actuellement engagé pour l'apaisement avec le Soudan après des relations heurtées depuis 2004.
L'est du Tchad abrite des réfugiés venus du Darfour (ouest du Soudan), de Centrafrique et des déplacés tchadiens, estimés globalement à 450.000 personnes.
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