Orlando Ikeokwu, le porte-parole de la police locale a confirmé à l'AFP qu'il y avait eu "des heurts" à Orlu et affirmé que "la situation était revenue à la normale". Il n'a pas souhaité donner plus de détails, mais selon des habitants, plusieurs personnes ont été tuées et blessées.Des vidéos et des photos circulaient mardi sur les réseaux sociaux affirmant montrer des soldats de l'armée nigériane tirant dans les rues à Orlu, mais l'AFP n'a pas pu, dans l'immédiat, confirmer l'authenticité de ces images."Des tirs ont éclaté de partout, tuant un citoyen innocent", avait fait savoir lundi le gouverneur de l'Etat, Hope Odidika Uzodinma, imposant un couvre-feu de lundi 18H00 à mardi 06H00 locales "dans le but de rétablir la paix dans la zone d'Orlu". L'origine des violences n'étaient pas claire mais l'Etat d'Imo fait partie de l'ancienne région séparatiste du Biafra. Les tensions restent fortes entre les groupes indépendantistes et le pouvoir central, 50 ans après la terrible guerre civile (1967-1970) qui a fait près d'un million de morts, en majorité issus de l'ethnie igbo."Les heurts ont commencé dimanche quand des soldats et des policiers ont affronté des jeunes et des membres de la milice" du Eastern Security Network (Reseau Sécuritaire de l'Est, ESN), a expliqué un habitant d'Orlu, Felix Chiazor.Selon ce témoin, la mort d'un soldat a "déclenché les foudres des militaires" qui se sont retirés avant de revenir lundi plus nombreux à Orlu, où ils ont incendié des maisons et des magasins. Selon Ernest Adimiaka, autre témoin de la scène, quatre personnes, dont une femme, ont été tuées dans les violences qui ont fait également "un très grand nombre de blessés".L'ESN est un nouveau groupe de défense armé, fondé en décembre, qui bénéficie du soutien du groupe séparatiste de l'IPOB, mouvement des peuples autochtones du Biafra.Des vidéos très impressionnantes, montrant des dizaines de miliciens suivant un véritable entraînement militaire, ont fait le tour des réseaux sociaux ces dernières semaines.L'ESN se défend d'être la branche armée de l'IPOB, affirmant vouloir protéger les villageois de la criminalité rampante et non être en confrontation directe avec l'armée nigériane.Cette nouvelle milice "est dispersée à travers tout le Sud-Est", explique à l'AFP Don Okereke, consultant en sécurité spécialiste de la région."Ses membres s'entraînent comme des soldats, c'est inquiètant", note l'expert. "Les membres les plus radicaux pensent que s'ils ne sont pas armés, les soldats peuvent prendre le contrôle de la zone n'importe quand."
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