En décembre, la Somalie a rompu ses relations diplomatiques avec le Kenya, accusant d'ingérence ce voisin avec qui elle partage 700 km de frontière et auquel l'opposent de nombreux différends. Nairobi a réfuté tout comportement inapproprié, accusant Mogadiscio de chercher des boucs émissaires à ses problèmes internes. L'Autorité intergouvernementale pour le Développement (Igad, qui regroupe le Kenya, la Somalie, le Soudan, Djibouti, l'Ethiopie, le Soudan du Sud et l'Ouganda - l'Erythrée a suspendu sa participation) avait alors commandé un rapport d'enquête sur les accusations de la Somalie.Mercredi, le Kenya et la Somalie ont tous deux annoncé que ce rapport avait conclu au rejet de l'accusation somalienne, renforçant le courroux de Mogadiscio. "L'Igad a démontré de manière flagrante son incapacité à être un arbitre juste et indépendant", a déclaré le ministère somalien des Affaires étrangères dans un communiqué. "Le gouvernement fédéral de Somalie appelle à un retrait immédiat de ce rapport sans fondement et injuste, et demande des excuses, sans lesquelles la Somalie envisagera un retrait de l'Igad", selon le texte.En décembre, la Somalie n'avait pas clairement détaillé les raisons de la rupture des relations diplomatiques. Mais cette décision coïncidait avec la visite au Kenya du président de la République autoproclamée du Somaliland, Muse Bihi Abdi, un territoire que Mogadiscio considère comme sien.La Somalie s'agace également du soutien présumé de Nairobi à la région somalienne semi-autonome du Jubaland, que le Kenya considère comme une zone-tampon entre son territoire et les islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda.Lundi, des affrontements à la frontière entre les deux pays y ont fait au moins neuf morts. La Somalie les a imputés aux troupes kényanes, ce que ce Nairobi a démenti. "Le rapport de la mission d'exploration atteste que les allégations de la Somalie contre le Kenya sont complètement infondées", a déclaré mercredi le ministère kényan des Affaires étrangères, dans un communiqué, estimant la rupture des relations diplomatiques "injustifiée".Le ministère estime également que cette décision a un impact négatif sur la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), dont le Kenya est l'un des principaux contributeurs. De son coté, le Kenya avait rappelé en 2019 son ambassadeur en Somalie, dans le cadre d'un autre différend, lié à une zone des eaux territoriales revendiquée par les deux pays.
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