Le Conseil des ministres burkinabè a "adopté la décision de reporter la tenue du Fespaco à une date ultérieure", a déclaré le porte-parole du gouvernement Ousseni Tamboura lors d'un point presse vendredi à Ouagadougou.
Le Burkina Faso, où 10.423 cas de Covid-19 ont été confirmés depuis le début de la pandémie pour 120 décès, connaît comme le reste de l'Afrique de l'Ouest une deuxième vague plus importante que la première.
"Au regard de la situation sanitaire, tant au plan national qu'international, liée à là pandémie du coronavirus, il sera difficile de tenir le Fespaco à bonne date", a ajouté M. Tamboura.
"Il ne sera pas facile pour nous de décider d'une (prochaine date) parce que cela est lié à l'évolution de la situation sanitaire", a souligné le porte-parole du gouvernement, également ministre de la Communication.
Le Fespaco, principal rendez-vous du cinéma en Afrique, se tient tous les deux ans à Ouagadougou.Chaque édition voit des films de tous formats entrer en compétition pour briguer la récompense suprême, l'Etalon d'or.
Depuis 1969, date de sa création, il rassemble à Ouagadougou des dizaines de milliers de spectateurs et acteurs du milieu du 7e art.
Le festival a contribué à faire connaître les plus grands réalisateurs africains comme Ousmane Sembene, Souleymane Cissé, Idrissa Ouedraogo ou Abderrahmane Sissako et reste aussi une formidable vitrine pour des jeunes talents tant devant que derrière la camera.
"Très peu de productions prévues ont été réalisées" depuis le début de la pandémie, a détaillé un communiqué du Conseil des ministres."Des tournages de films ont été soit arrêtés, soit reportés ou simplement annulés causant d'énormes pertes sur toute la chaîne de production cinématographique".
- Seule manifestation de rayonnement mondial -
Ce report est annoncé deux jours après celui du Festival de Cannes, plus important festival de cinéma au monde, qui se tient traditionnellement en mai mais reporté au mois de juillet.
Premier festival à démarrer l'année, la Berlinale, qui devait initialement se tenir du 11 au 21 février en Allemagne, a également été contraint de reporter son édition à début mars, où la compétition se tiendra en ligne en raison de la pandémie.
Lors de la 26e édition du Fespaco burkinabè tenue en 2019, le film rwandais "The Mercy of the jungle" (La miséricorde de la jungle), de Joël Karekezi, avait remporté l'Etalon d'or.
L'édition 2019, cinquantenaire du Fespaco, avait par ailleurs été marquée par la révélation d'agressions sexuelles contre les femmes dans le monde du cinéma africain, dans le sillage du mouvement de libération de la parole des femmes #MeToo, et son équivalent #Balancetonporc en France.
Comme d'ordinaire, en marge du festival fin février devait se tenir le 20e Marché international du cinéma et de l'audiovisuel africains (MICA), une bourse de programmes audiovisuels africains et sur l'Afrique ouverte aux professionnels.
La grande fête du cinéma africain est depuis plusieurs années la seule manifestation de rayonnement mondial du Burkina, pays sahélien très pauvre aspiré dans la spirale du jihadisme sous-régional.
D'abord cantonnés dans le nord du Mali, des groupes jihadistes affiliés pour certaines à Al-Qaïda et d'autres à l'organisation Etat islamique ont depuis essaimé dans la sous-région sahélienne, notamment dans le nord et l'est du "pays des hommes intègres".
La situation sécuritaire ne cesse de s'y dégrader depuis 2015.L'Etat, peu présent, n'arrive pas à enrayer la spirale de violences qui ne fait que s'accentuer malgré des interventions internationales.
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