Bissau: "je ne démissionnerai pas, cela doit être clair", affirme le Premier ministre

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BISSAU (AFP)

Le Premier ministre bissau-guinéen Carlos Gomes Junior, récemment rentré à Bissau après une longue absence, a réaffirmé mercredi qu'il ne démissionnerait pas et a critiqué ceux "qui cherchent à tout prix à plonger le pays dans le chaos", dans un contexte de crise politico-militaire.

En fin de matinée, le chef du gouvernement s'est fait acclamer par plusieurs centaines de militants du parti au pouvoir, le PAIGC (Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap vert) qu'il préside.

"Le gouvernement que je dirige sera maintenu et va continuer à travailler jusqu'à la fin de son mandat.Je ne démissionnerai pas, cela doit être clair pour tout le monde", a-t-il dit, d'un ton très ferme.

Le climat reste tendu à Bissau, deux mois et demi après le renversement du chef d'état-major José Zamora Induta par son adjoint, le général Antonio Indjai, le 1er avril.

Le Premier ministre avait alors été arrêté et séquestré pendant plusieurs heures par les militaires.

A la fin avril, il avait quitté le pays, trouvant refuge au Portugal, officiellement pour "raisons de santé".Il n'est rentré que lundi à Bissau, sous bonne escorte policière.

"Je suis disposé à collaborer pour sortir le pays de la crise politique mais je ne peux pas admettre que cela se fasse par le bon vouloir des gens qui cherchent à tout prix à plonger le pays dans un chaos", a lancé le Premier ministre, nommé fin 2008."Je ne vais plus accepter les faux problèmes montés de toutes pièces contre ma personne", a-t-il ajouté.

Il s'est présenté comme "un facteur de stabilité dans le pays et au sein du PAIGC" et a précisé: "Si je dois quitter mes fonctions, cela doit se faire par des voies légales, à travers un congrès extraordinaire du parti".

Mardi, le chef du gouvernement avait reçu une délégation d'officiers supérieurs conduite par le général Antonio Indjai.Ce dernier avait affirmé après leur rencontre: "Il n'y a aucun problème particulier entre nous.Tout est maintenant aplani.Nous allons tous travailler ensemble".

Depuis son indépendance du Portugal en 1974, la Guinée-Bissau a connu une dizaine de coups d'Etat militaires.

En mars 2009, le président Joao Bernardo Vieira a été tué par des militaires, quelques heures après l'assassinat du chef d'état-major des armées.

Le chef du gouvernement entretient des relations notoirement difficiles avec le président élu en juillet 2009, Malam Bacai Sanha, bien qu'ils soient tous deux membres du même parti.

Le PAIGC contrôle l'Assemblée nationale, avec 67 députés sur 100.Mais les différents clans au sein de ce parti se livrent une sorte de "guerre de tranchées" et certains manoeuvrent pour enlever au Premier ministre, affaibli, la présidence de ce parti.

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