Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, n'est pas une rock star, mais c'est tout comme. Il compte des Fans dans le monde entier, fait la Une des magazines, on attend ses déclarations comme le graal et on suit ses déboires judiciaires au jour le jour. Plus encore, à l'instar des Beatles en leur temps, il fait des émules dans le monde entier. On connaissait le projet OpenLeaks de son ancien acolyte Daniel Domscheit-Berg, mais également de nombreux autres projet relais ou concurrents de Wikileaks à travers le monde. Aujourd'hui, c'est l'heure du Cocorico et de saluer le projet de site d'alerte à la française propulsé par l'équipe de Médiapart : FrenchLeaks. On savait Médiapart depuis longtemps très intéressé par ce qui se passe sur la toile. Premier Pure Player (1) français à avoir joué la carte du payant, c'est aussi le site de plusieurs grandes affaires ces dernières années. C'est le site de l'affaire Bettencourt, celui par qui tout est arrivé. Les journalistes de Médiapart avaient choisi la transparence et décidé de retranscrire et de diffuser des enregistrements pirates effectués par le majordome de madame Bettencourt. Une captation de plusieurs heures de conversation de celle-ci et de son entourage effectuée à leur insu. Puis, c'est tout naturellement que Médiapart s'était rapproché de Wikileaks lors des fuites sur les câbles diplomatiques, les WarLogs (2) et autres grandes fuites orchestrées par le site susnommé. Mediapart nouveau partenaire de WikiLeaks
Mediapart nouveau partenaire de WikiLeaks par MediapartSur la Home du site FrenchLeaks, le but est affiché clairement : « FrenchLeaks est un site dédié à la diffusion de documents d'intérêt public concernant notamment la France et l'Europe. » FrenchLeaks revendique une « indépendance totale vis-à-vis des pouvoirs politiques et économiques. » Jusque-là, on est bien dans du Wikileaks, version hexagonale. Mais le site apporte ses petits plus lorsqu'il annonce qu'«il met à la libre disposition du public des documents ayant fait l'objet d'investigations des journalistes de Médiapart ». On aura donc droit, d'une part aux documents fournis par les lanceurs d'alerte, mais aussi à ceux mis en ligne par la rédaction. On reste dans le principe mis en place par Médiapart, et également celui de Rue89, Lepost.fr et autres Pure Player, à savoir l'information à trois voix : Le journaliste, l'Expert et l'Internaute. Dans son livre « Inside Wikileaks », Daniel Domscheit-Berg a clairement parlé des problèmes de Wikileaks quant à son positionnement face à l'information. Faut-il tout publier automatiquement dans l'ordre de réception des documents ou hiérarchiser et mettre en ligne en fonction de l'actualité ? Faut-il décrypter, expliquer, mettre les documents importants en avant ? Y a-t-il des données critiques à effacer, à masquer ? Au fur et à mesure du développement du site, certains choix ont été pris�?� Effacer les noms des gens dont la vie pouvait être mise en danger par certaines révélations, mettre en avant les informations dignes d'intérêt au moment de leur publication et enfin faire confiance à certaines rédactions triées sur le volet pour accompagner les informations brutes des explications adéquates. Il semble que ces interrogations aient porté leurs fruits dans le projet FrenchLeaks. Il n'y aura pas de publication automatique, puisque les « documents [�?�] seront mis en ligne après une enquête préalable répondant aux règles professionnelles du journalisme. » Médiapart fera donc un tri rappelant que « la publication des documents et l'exploitation qui en sera faite est une décision [leur] appartenant laquelle ne pourra intervenir que suivant les conditions fondant l'éthique journalistique. »Ce site annonce donc une philosophie légèrement différente de son prédécesseur. Il ne s'agit pas de la transparence totale prônée par Assange mais d'une semi transparence où le journaliste se place en censeur éclairé sur ce que peut ou ne peut pas connaitre la population. On passe d'une presse basée sur le manque d'information et qui devait investiguer pour informer. A une presse croulante sous un trop plein d'information et qui doit en retenir certaines. Un même métier, deux possibilités�?�On se réjouit néanmoins de l'accès aux documents de la rédaction. C'est peut être même l'offre la plus intéressante de ce projet et qui pourrait donner des idées à d'autres média. On pourrait ainsi avoir accès aux rushs des journalistes de télévision. A l'intégralité des interviews des journalistes radio etc�?� Une belle perspective. Matthieu Jean(1)Pure player désigne une entreprise ayant démarré et exerçant dans un secteur d'activité unique. L'expression est toutefois popularisée pour désigner les entreprises �?uvrant sur Internet et est souvent définie comme telle.(2)WarLogs (littéralement, « Les Journaux de la guerre »)Conférence de presse de Mediapart
Conférence de presse de Mediapart par Mediapart
Mediapart nouveau partenaire de WikiLeaks par MediapartSur la Home du site FrenchLeaks, le but est affiché clairement : « FrenchLeaks est un site dédié à la diffusion de documents d'intérêt public concernant notamment la France et l'Europe. » FrenchLeaks revendique une « indépendance totale vis-à-vis des pouvoirs politiques et économiques. » Jusque-là, on est bien dans du Wikileaks, version hexagonale. Mais le site apporte ses petits plus lorsqu'il annonce qu'«il met à la libre disposition du public des documents ayant fait l'objet d'investigations des journalistes de Médiapart ». On aura donc droit, d'une part aux documents fournis par les lanceurs d'alerte, mais aussi à ceux mis en ligne par la rédaction. On reste dans le principe mis en place par Médiapart, et également celui de Rue89, Lepost.fr et autres Pure Player, à savoir l'information à trois voix : Le journaliste, l'Expert et l'Internaute. Dans son livre « Inside Wikileaks », Daniel Domscheit-Berg a clairement parlé des problèmes de Wikileaks quant à son positionnement face à l'information. Faut-il tout publier automatiquement dans l'ordre de réception des documents ou hiérarchiser et mettre en ligne en fonction de l'actualité ? Faut-il décrypter, expliquer, mettre les documents importants en avant ? Y a-t-il des données critiques à effacer, à masquer ? Au fur et à mesure du développement du site, certains choix ont été pris�?� Effacer les noms des gens dont la vie pouvait être mise en danger par certaines révélations, mettre en avant les informations dignes d'intérêt au moment de leur publication et enfin faire confiance à certaines rédactions triées sur le volet pour accompagner les informations brutes des explications adéquates. Il semble que ces interrogations aient porté leurs fruits dans le projet FrenchLeaks. Il n'y aura pas de publication automatique, puisque les « documents [�?�] seront mis en ligne après une enquête préalable répondant aux règles professionnelles du journalisme. » Médiapart fera donc un tri rappelant que « la publication des documents et l'exploitation qui en sera faite est une décision [leur] appartenant laquelle ne pourra intervenir que suivant les conditions fondant l'éthique journalistique. »Ce site annonce donc une philosophie légèrement différente de son prédécesseur. Il ne s'agit pas de la transparence totale prônée par Assange mais d'une semi transparence où le journaliste se place en censeur éclairé sur ce que peut ou ne peut pas connaitre la population. On passe d'une presse basée sur le manque d'information et qui devait investiguer pour informer. A une presse croulante sous un trop plein d'information et qui doit en retenir certaines. Un même métier, deux possibilités�?�On se réjouit néanmoins de l'accès aux documents de la rédaction. C'est peut être même l'offre la plus intéressante de ce projet et qui pourrait donner des idées à d'autres média. On pourrait ainsi avoir accès aux rushs des journalistes de télévision. A l'intégralité des interviews des journalistes radio etc�?� Une belle perspective. Matthieu Jean(1)Pure player désigne une entreprise ayant démarré et exerçant dans un secteur d'activité unique. L'expression est toutefois popularisée pour désigner les entreprises �?uvrant sur Internet et est souvent définie comme telle.(2)WarLogs (littéralement, « Les Journaux de la guerre »)Conférence de presse de Mediapart
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