Fin du procès de l'ex-président du Liberia Charles Taylor

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LEIDSCHENDAM (Pays-Bas) (AFP)

Le procès de l'ancien président du Liberia Charles Taylor, accusé des atrocités commises durant la guerre civile de Sierra Leone (1991-2001), s'est achevé vendredi à Leidschendam, près de La Haye, trois ans après avoir démarré.

"Le tribunal va maintenant se retirer pour délibérer", a annoncé vers 12H30 GMT la présidente Teresa Doherty, à l'issue de la dernière audience du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) qui doit rendre son jugement en été.

L'ancien président du Liberia, accusé d'avoir fourni armes et munitions en échange de diamants aux rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF), a écouté, impassible, accusation et défense résumer leurs arguments, près de deux heures durant chacune.

"Les éléments de preuve dans cette affaire (...) démontrent que l'accusé est coupable au-delà de tout doute raisonnable de chacune des accusations dont il doit répondre", a lancé aux juges la procureur Brenda Hollis.

Président du Liberia entre 1997 et 2003, Charles Taylor "était au coeur des crimes commis en Sierre Leone", a affirmé la magistrate : "il était celui qui avait le contrôle sur les chefs des groupes qui commettaient des crimes si horribles".

Arrêté en 2006, Charles Taylor, 62 ans, est le premier chef d'Etat africain poursuivi par la justice internationale pour son rôle dans l'une des plus atroces guerres civiles du continent africain, recourant notamment au recrutement forcé d'enfants soldats.

Les combattants de M. Taylor, souvent drogués, ont été accusés de tueries et atrocités, mutilations, viols et actes de cannibalisme durant cette guerre qui avait fait 120.000 morts.

L'ancien président du Liberia a "dirigé, instauré, alimenté et soutenu la campagne de terreur", selon l'accusation, "pour contrôler de force la population et le territoire de Sierra Leone" et "pour piller les ressources, en particulier les diamants".

Plaidant non coupable de onze chefs d'accusation, l'accusé avait pris la parole durant plusieurs semaines en juillet 2009 pour clamer son innocence."Toute cette affaire est une supercherie, une tromperie basée sur des mensonges!", avait-il notamment affirmé.

L'ex-chef de guerre devenu président par les urnes avait qualifié de "mensonges" les témoignages selon lesquels il aurait mangé de la chair humaine.Il avait affirmé ne voir aucun problème dans le fait que des crânes humains aient été exposés à des points de contrôles militaires en Sierra Leone.

Interrogé sur les amputations à grande échelle de civils par les rebelles du RUF, il avait assuré : "il est impossible que j'aie ordonné cela".

"La défense a présenté suffisamment de preuves pour démonter le dossier de l'accusation dans sa totalité", a affirmé vendredi l'un des défenseurs de Charles Taylor, Morris Anyah.

L'ex-président du Liberia aurait offert plusieurs diamants du RUF au mannequin britannique Naomi Campbell après un dîner en Afrique du Sud organisé en 1997 par Nelson Mandela, selon le témoignage de l'ancien agent du top model.

Lors du procès, délocalisé aux Pays-Bas pour des raisons de sécurité, l'accusation avait présenté 94 témoins et la défense 21.

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