Les forces pro-Kadhafi déterminées à reconquérir l'Est, l'UE réunie

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PR�?S DE RAS LANOUF (Libye) (AFP)

Les forces du régime libyen menaçaient vendredi de progresser vers l'Est à partir de Ras Lanouf, cible la veille d'un déluge de roquettes et d'obus, Paris et Londres se déclarant favorables à des actions "ciblées purement défensives" contre les pro-Kadhafi. 

"Nous avons dit notre disponibilité (...) à des actions ciblées purement défensives, au seul cas où M. Kadhafi ferait usage d'armes chimiques ou de l'aviation contre des populations qui manifestent sans violence", a déclaré le président français Nicolas Sarkozy.

Une telle intervention n'aurait lieu que si l'ONU et l'opposition libyenne le souhaitent et si la Ligue arabe l'accepte, a ajouté M. Sarkozy en arrivant à un sommet des 27 dirigeants des pays de l'Union européenne consacré au conflit en Libye qui s'est ouvert en début d'après-midi à Bruxelles.

Le Premier ministre britannique, David Cameron a estimé que l'UE devait se préparer "à toute éventualité" pour chasser Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis près de 42 ans et qui fait face depuis le 15 février à une révolte qui s'est transformée en guerre civile.

A Tripoli, le colonel Kadhafi a menacé l'Europe de cesser de soutenir la lutte contre le terrorisme international et l'immigration clandestine.

Si "l'Europe n'appuie pas et ignore le rôle actif de la Libye dans la lutte contre l'immigration (...) la Libye sera obligée (...) de se retirer des efforts de lutte contre le terrorisme et de changer complètement sa politique envers Al-Qaïda", a-t-il affirmé, cité par l'agence officielle Jana.

Sur le terrain, la situation était très "mouvante" à Ras Lanouf, tenue par la rébellion depuis le 4 mars et cible jeudi d'intenses bombardements des forces pro-Kadhafi, selon un porte-parole de l'opposition libyenne.

Ce porte-parole a confirmé que les forces du régime étaient entrées à Ras Lanouf, site pétrolier qui a été pendant près d'une semaine le poste avancé de la rébellion vers l'ouest, mais a assuré qu'elles s'étaient rapidement retirées, par manque de troupes au sol.

 Vendredi en début d'après-midi, des combats à l'arme lourde se poursuivaient à une dizaine de kilomètres à l'est de Ras Lanouf, où une attaque aérienne a été lancée sur un poste de contrôle de la rébellion, apparemment sans faire de victime, selon des journalistes de l'AFP.

Selon une source médicale, les combats de jeudi ont fait plus de 10 morts et des dizaines de blessés parmi les insurgés.Vendredi, un journaliste de l'AFP a aussi vu au moins cinq corps évacués de Ras Lanouf.

Le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif Al-Islam, avait promis à ses "frères" de l'Est, aux mains de la rébellion, que la victoire était "en vue" et que les forces libyennes arrivaient à leur rescousse.

A Benghazi, siège du Conseil national de transition (CNT) de l'opposition, plus de 10.000 personnes se sont rassemblées vendredi à la mi-journée pour réclamer le départ du colonel Kadhafi.

Un grand drapeau français a été déployé sur la place centrale de la ville, où des pancartes proclamaient "Merci la France" ou "Merci Sarkozy".Jeudi, la France est devenue la première nation à reconnaître le CNT comme représentant de la Libye.

 Au sein de l'UE, les avis divergent sur l'opportunité d'une telle reconnaissance, mais aussi sur l'option militaire pour venir en aide aux insurgés, ne serait-ce que par l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne.

"Je souhaite que nous envoyions aujourd'hui un signal d'unité, car diviser pour régner ne servirait que Kadhafi", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel à son arrivée vendredi à Bruxelles.

Son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, s'est montré très prudent sur la question d'une éventuelle reconnaissance du CNT.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a annoncé qu'un plan en vue d'établir une possible zone d'exclusion aérienne serait présenté le 15 mars à l'Otan.

Les intenses bombardements qui ont touché Ras Lanouf ont bloqué la progression des insurgés partis de Benghazi à la conquête des villes côtières jusqu'à Tripoli.

 Samedi, les insurgés avaient progressé jusqu'à Ben Jawad, une localité à quelques dizaines de kilomètres à l'ouest de Ras Lanouf, mais en avaient été chassés dès le lendemain par les pro-Kadhafi dont les frappes n'ont cessé de s'intensifier depuis.

Ailleurs dans le pays, les rebelles contrôlaient toujours Misrata (150 km à l'est de Tripoli) et plusieurs villes du nord-ouest, en particulier dans la région montagneuse du Jabal Al-Gharbi, selon des témoignages.

En revanche, les forces pro-Kadhafi ont repris mercredi soir le contrôle Zawiyah, jusqu'alors le bastion des insurgés le plus proche de Tripoli à 40 km à l'ouest de la capitale, après de violents combats.

Selon des secouristes à la frontière entre la Tunisie et la Libye, un homme arrivé de Zawiya dans la nuit leur a raconté que la situation était "catastrophique" dans la ville et qu'"il y avait des morts partout".

Depuis la mi-février, plus de 250.000 personnes ont fui la Libye pour les pays voisins, selon l'ONU.La répression sanglante de la révolte a fait des centaines de morts.

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