Plusieurs grandes villes du pays le plus peuplé d'Afrique avait été secouées en octobre par une vague de manifestations réclamant le démantèlement d'une unité de police, la brigade spéciale anti-vols (SARS), accusée d'exactions, et pour certaines contre le pouvoir en place. Ce mouvement, baptisé #EndSARS, avait été violemment réprimé notamment le 20 octobre à Lagos, lorsque les forces de sécurité avaient tiré sur la foule rassemblée pacifiquement au péage de Lekki, épicentre de la contestation dans la capitale économique, tuant au moins 10 personnes, selon Amnesty International.Près de quatre mois après cette fusillade, des figures du mouvement ont appelé sur les réseaux sociaux à se rassembler samedi au péage de Lekki, pour réclamer "justice", alors que les responsables de la tuerie n'ont pas encore été jugés. "Nous avertissons avec force ceux qui prévoient de réoccuper le péage de Lekki samedi (et les appelons) à se désister", a déclaré jeudi le ministre de l'Information Alhaji Lai Mohammed, dans un communiqué."A ce jour, les chances pour qu'un rassemblement pacifique dégénère sont très fortes (...) Des activistes nigérians sont en lien avec d'autres à l'étranger, notamment des éléments subversifs, avec pour objectif de déstabiliser le pays", a-t-il affirmé."Aucune nouvelle violence au nom de +EndSARS+ ne sera tolérée cette fois, les agents de sécurité sont prêts à tout éventualité", a-t-il averti. Après une semaine de manifestations, le pouvoir avait annoncé le 11 octobre la dissolution de la brigade incriminée, mais la mesure n'avait pas convaincu la jeunesse, pour qui les violences policières sont perçues comme systémiques. Les manifestations avaient repris de plus belles, mais des violences avaient commencé à éclater.De nombreux manifestants avaient alors accusé des casseurs armés de bâtons et de machettes d'avoir été payés pour infiltrer leurs cortèges, dans le but de les intimider ou de décrédibiliser leur mouvement.La répression des manifestations, notamment le 20 octobre à Lekki, avait ensuite été suivie par une semaine de pillages et de violences. Selon les autorités, 43 membres des forces de sécurité et 57 civils ont été tués durant le mouvement et les violences qui ont suivi. Des centaines d'infrastructures publiques, dont des postes de police et des boutiques avaient été détruites ou incendiées.
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