"La France poursuivra ses efforts en matière de lutte contre l'impunité des personnes responsables de crimes de génocide", indique un communiqué des services du président français Emmanuel Macron, qui avait commandé ce rapport d'historiens.Si un certain nombre de planificateurs du génocide, commanditaires ou tueurs ont été condamnés au Rwanda, par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), et à l'étranger, beaucoup continuent d'échapper à la justice. Kigali a ainsi adressé au moins 48 demandes d'extradition à la France, premier pays européen avant la Belgique (40 demandes).Le génocide commis en 1994 au Rwanda, à l'instigation du régime extrémiste hutu alors au pouvoir, a fait environ 800.000 morts entre avril et juillet 1994, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi chez les Hutu modérés, selon l'ONU.En raison des liens historiques entre Paris et le régime du président rwandais Juvénal Habyarimana, nombre de personnes suspectées d'être des génocidaires ont trouvé refuge en France après 1994, parfois obtenu la nationalité française. Des médecins, prêtres, employés municipaux, dans une vie anonyme.La plus haute instance judiciaire en France, la Cour de cassation, s'est constamment opposée aux extraditions vers le Rwanda de Rwandais soupçonnés d'avoir pris part au génocide, en vertu du principe de non-rétroactivité de la loi.Une trentaine de plaintes ont été déposées en France contre des ressortissants rwandais, qui à ce jour ont abouti au renvoi aux assises de huit hommes (dont trois ont été définitivement condamnés, à 25 ans de prison pour l'un et à la perpétuité pour les deux autres).Mais pour le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), qui est à l'origine de la quasi-totalité de la trentaine de plaintes déposées, la justice française a trop "tardé" à s'intéresser à ces suspects, même si le collectif se félicite du "sursaut" constaté depuis 2012 et la mise en place d'un parquet spécialisé "crimes contre l'humanité", puis en 2013 de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH).La France a refusé d'extrader au Rwanda Agathe Habyarimana, veuve de l'ancien président rwandais, sans toutefois lui accorder l'asile en raison des soupçons pesant sur elle. Installée en région parisienne, Mme Habyarimana, 78 ans, est soupçonnée d'être impliquée dans le génocide de 1994. Elle est souvent présentée comme l'une des dirigeantes de l'"akazu", le premier cercle du pouvoir hutu qui, selon ses accusateurs, a planifié et orchestré le génocide, ce qu'elle conteste.Exfiltrée du Rwanda dès le 9 avril 1994, elle est elle-même visée depuis 2008 par une enquête sur son rôle dans le génocide, initiée par une plainte du CPCR.En novembre et décembre prochains doit avoir lieu à Paris le procès de l'ancien chauffeur d'hôtel franco-rwandais Claude Muhayimana, accusé de "complicité" de génocide. Ce procès aux assises sera le troisième en France pour des crimes liés au génocide des Tutsi.
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