L'Erythrée doit retirer ses troupes du Tigré (responsable ONU)

Infos. L'Erythrée doit retirer ses troupes du Tigré en Ethiopie, où des combats se poursuivent entre l'armée éthiopienne et des forces dissidentes, a réclamé jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU le secrétaire général adjoint des Nations unies pour les Affaires humanitaires, Mark Lowcock.

L'Erythrée doit retirer ses troupes du Tigré (responsable ONU)
"Les forces de défense de l'Erythrée doivent quitter l'Ethiopie et elles ne doivent pas être autorisées à continuer leur campagne de destruction avant leur départ", a-t-il dit, selon son discours, obtenu par l'AFP, prononcé lors d'une réunion à huis clos du Conseil.Ce haut responsable a aussi demandé d'"intensifier considérablement l'action humanitaire" et évoqué les "atrocités" massives qui y auraient été commises par des militaires, dont des Erythréens.C'est la première fois qu'un responsable de l'ONU demande explicitement le retrait des troupes érythréennes d'Ethiopie, accusées jeudi à Genève d'atrocités par la haute-commissaire de l'ONU aux droits humains, Michelle Bachelet.Depuis le déclenchement début novembre d'une opération militaire de l'armée éthiopienne dans cette région dissidente, le Conseil de sécurité n'a tenu que peu de réunions sur le Tigré. Aucune session (trois avant celle de ce jeudi) ne s'est conclue par une déclaration commune.Ce dossier est miné par des divisions entre notamment les pays africains, qui soutiennent l'Ethiopie et pour qui les combats relèvent d'une affaire intérieure, et les Occidentaux. La Chine et la Russie se positionnent plutôt du côté africain.Les pays occidentaux considèrent que la situation humanitaire et l'afflux de réfugiés dans des pays voisins imposent une action du Conseil de sécurité.- "Rien à voir" -A ce jour, malgré des accords entre l'ONU et les autorités éthiopiennes, les accès humanitaires au Tigré restent très limités, comme l'a rappelé jeudi Marck Lowcock. Les Nations unies considèrent que des centaines de milliers de personnes n'ont toujours pas pu être approchées, notamment dans des zones rurales.Les Ethiopiens "font des points réguliers sur tout ce qu'ils font en matière humanitaire" mais "en revanche, sur le reste, c'est circulez, il n'y a rien à voir", déplore un diplomate sous couvert d'anonymat.Les membres du Conseil de sécurité négocient depuis mardi un projet de déclaration mais les diplomates étaient partagés sur les chances d'une approbation d'un texte commun.La réunion de jeudi, en visioconférence, a été demandée par l'Irlande, membre non-permanent du Conseil. Se sont joints à cette demande l'Estonie, la France, la Norvège, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, qui ont réclamé mardi une enquête internationale sur des atrocités rapportées au Tigré.Lors de la dernière session, le 2 février, les membres africains du Conseil (Kenya, Niger et Tunisie) avaient refusé à l'avance toute adoption de texte, selon des diplomates.Depuis novembre, les membres africains du Conseil de sécurité ont mis en avant le rôle que devrait selon eux jouer l'Union africaine (UA) dans un réglement de la crise. Mais "nous ne pouvons pas attendre l'UA et les organisations sous-régionales pour la régler", proteste un diplomate sous couvert d'anonymat."C'est une situation dans laquelle l'Union africaine, avec sa bonne volonté, n'a pas été en mesure de réussir", ajoute-t-il. "Le Conseil de sécurité et le secrétaire général doivent continuer leurs démarches et les amplifier."

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