Darfour: 2 chefs rebelles arrivés à La Haye pour comparaître devant la CPI

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LA HAYE (AFP)

Deux chefs rebelles soudanais soupçonnés de crimes de guerre au Darfour sont arrivés mercredi à La Haye après s'être rendus volontairement pour comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI).

"Abdallah Banda Abaker Nourain ("Banda") et Saleh Mohammed Jerbo Jamus ("Jerbo"), soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre au Darfour (ouest du Soudan), sont volontairement arrivés ce matin à la Cour pénale internationale", a annoncé la CPI dans un communiqué.

Ils devront répondre de trois chefs d'accusation pour crimes de guerre présumés commis dans le cadre d'une attaque menée le 29 septembre 2007 contre la Mission de l'Union africaine au Soudan (MUAS) stationnée à la base militaire d'Haskanita.La MUAS est l'ancêtre de la mission de paix ONU-Union africaine (Minuad) qui a pris son relais en janvier 2008.

Près de 1.000 assaillants armés de canons antiaériens, de pièces d'artillerie et de lance-roquettes auraient, lors de l'attaque, tué douze soldats de la MUAS et en auraient grièvement blessés huit, selon la Cour.

L'attaque aurait été menée par des troupes appartenant à l'Armée de libération du Soudan-Unité, commandées par Jerbo, conjointement avec des forces dissidentes du Mouvement pour la justice et l'égalité, placées sous le commandement de Banda.

Une chambre préliminaire de la CPI a estimé qu'il y a des "motifs raisonnables" de croire que Banda et Jerbo sont responsables de meurtre, de l'attaque intentionnelle d'une mission de maintien de la paix, et de pillage, a expliqué la CPI.

Les deux chefs rebelles séjourneront dans un lieu que leur a assigné la Cour jusqu'à l'audience de comparution initiale, programmée jeudi et durant laquelle les suspects seront informés des crimes qui leur sont reprochés ainsi que de leurs droits.

Une audience de confirmation des charges, préalable à l'ouverture d'un procès, "sera tenue dans un délai raisonnable", a précisé la CPI.

Les deux Soudanais font l'objet d'une simple citation à comparaître et non d'un mandat d'arrêt.Cela implique que les deux hommes seront libres de quitter La Haye au terme de leur comparution initiale, a expliqué à l'AFP Sonia Robla, une porte-parole de la CPI.

"C'est l'aboutissement de mois d'efforts pour s'assurer de la coopération de M. Banda et de M. Jerbo", s'est félicité le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo dans un communiqué.

"La comparution des deux suspects signifie que toutes les personnes que nous souhaitons poursuivre en relation avec l'attaque d'Haskanita ont maintenant comparu devant la Cour", a ajouté le procureur.

Le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, a "salué le courage de Jerbo et Banda" dans un communiqué transmis à l'AFP."Ils ont pris la bonne décision...il s'agit d'un geste en faveur de la justice et de la responsabilité", a souligné la rébellion.

Depuis son début en 2003, le conflit au Darfour a fait 300.000 morts selon les estimations de l'ONU, 10.000 d'après Khartoum, et quelque 2,7 millions de déplacés.

Le président soudanais Omar el-Béchir fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la la CPI, au même titre qu'Ahmed Haroun, un ancien ministre adjoint soudanais des Affaires humanitaires aujourd'hui gouverneur de l'Etat du Kordofan-Sud, et Ali Kosheib, le chef de la milice pro-gouvernementale janjawid.

La CPI avait refusé, le 8 février, de poursuivre le chef rebelle Bahar Idriss Abu Garda pour son rôle dans les évènements d'Haskanita, les juges estimant, au contraire du procureur Luis Moreno-Ocampo, qu'il n'y avait pas assez d'élements pour prouver sa responsabilité dans l'attaque.

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