Avec son confrère Anges Kevin Nzigou, du barreau du Gabon, Me Inchauspé avait déposé plainte début 2020 avec constitution de partie civile, une procédure qui en droit français vise à la désignation d'un juge d'instruction, pour "détention arbitraire", "violences volontaires" et "menaces de mort".L'ancien directeur de cabinet du président gabonais Ali Bongo Ondimba, Brice Laccruche Alihanga, 39 ans, a été incarcéré à Libreville mi-décembre 2019 pour détournements de fonds publics. Son frère Gregory, 34 ans, l'est depuis début décembre 2019, pour le même motif.Une juge d'instruction parisienne est désormais en charge d'enquêter sur ces accusations.Dans un communiqué, les deux avocats se sont félicités d'un "développement de très forte portée": la magistrate instructrice "vient d'ordonner une commission rogatoire internationale en direction des autorités gabonaises"."Il s'agit de questionner les autorités gouvernementales et judiciaires du Gabon sur le processus qui a conduit à l'incarcération des frères Laccruche (et d'autres) à Libreville", poursuivent les avocats."Pas de commentaire sur une affaire en justice. Pour rappel, ce sont des Gabonais jugés au Gabon, donc la justice française n'a aucune légitimité", a déclaré Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence gabonaise sollicitée par l'AFP.Le gouvernement gabonais avait lancé, début novembre 2019, une vaste opération anticorruption visant notamment Brice Laccruche Alihange, homme fort de la présidence durant la convalescence d'Ali Bongo Ondimba, frappé par un accident vasculaire cérébral en octobre 2018. Baptisée "Scorpion", cette opération a mené à l'incarcération de M. Laccruche Alihanga et de plusieurs de ses proches, dont trois anciens ministres. Son frère Grégory Laccruche Alihanga, maire d'Akanda, commune limitrophe de Libreville, a été également incarcéré dans le cadre de cette opération.Le 24 novembre, le Groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l'homme de l'ONU a estimé que la détention des frères Laccruche et de trois autres personnes était "arbitraire" et demandé leur "libération immédiate" ainsi qu'une "indemnisation".
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