Soudan: les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège appellent au dialogue

Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège ont appelé mardi à la reprise du dialogue entre Khartoum et le Sud-Soudan, interrompu depuis samedi dernier, avant que le Sud ne déclare son indépendance en juillet.

Les dirigeants sudistes ont annoncé samedi avoir suspendu le dialogue avec le pouvoir nordiste du président Omar el-Béchir, l'accusant de comploter pour faire tomber leur gouvernement avant l'indépendance.

Washington, Londres et Oslo, les trois parrains de l'accord ayant mis fin à la guerre civile, ont réagi à cette annonce en faisant part de leur "profonde préoccupation".

"En cette période sensible, il est crucial que le Parti du Congrès national (du président el-Béchir, ndlr) et le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, les ex-rebelles sudistes, ndlr) poursuivent leur dialogue et accomplissent de nouveaux progrès vers la mise en place d'accords durables portant sur l'économie, la politique et la sécurité", a expliqué la troïka dans un communiqué.

Les trois pays occidentaux exhortent par ailleurs les deux parties "à prendre des mesures pour prévenir d'éventuelles actions qui pourraient déstabiliser les territoires et gouvernements respectifs, et à jeter les bases d'une coopération mutuelle dont le but est la création de deux Etats viables en juillet".

Américains, Britanniques et Norvégiens ont en outre exprimé leur inquiétude après les récentes violences survenues dans la région contestée d'Abyei, située à la lisière entre le Nord et le Sud du pays.

La province d'Abyei connaît une recrudescence des violences depuis le référendum sur le Sud-Soudan, qui a vu une écrasante majorité en faveur de la sécession.Un autre référendum devait permettre à Abyei de choisir son rattachement au Nord ou au Sud, mais il a été reporté sine die.

Dans cette province, au moins 70 personnes ont été tuées début mars et deux villages rasés en deux jours dans des combats entre des hommes armés de la tribu arabe nordiste des Misseriya et des membres de la tribu sudiste des Dinka Ngok, selon des responsables.