Trois pilotes biélorusse et ivoiriens accusés d'avoir mené pour l'armée ivoirienne ce bombardement qui a tué neuf soldats français et blessé une quarantaine d'autres à Bouaké sont jugés depuis lundi en leur absence devant la cour d'assises de Paris.Entendu vendredi, le commandant des forces françaises à Bouaké à l'époque, le général Patrick Destremau, a expliqué avoir reçu l'ordre de détruire les chasseurs qui avaient bombardé le camp, ce qui a été fait rapidement, mais pas d'arrêter les pilotes.Le bombardement surprise de l'armée ivoirienne sur la force de paix française, chargée par l'ONU d'éviter un embrasement avec les rebelles du Nord, a fait sortir l'armée française "de sa mission" de paix, et la France a en représailles pris une décision, détruire l'aviation ivoirienne pour protéger ses forces d'autres bombardements éventuels, a-t-il expliqué à la barre."Donc nous sommes dans le cadre du combat, il n'y a pas de responsabilité individuelle" et de recherche ou ordre d'arrestation des pilotes, a-t-il souligné. Sur le moment, les interpeller n'a "pas de sens", car "la mission est de protéger nos forces".Sur le moment "personne n'a l'idée qu'on puisse se trouver comme aujourd'hui", plus de 15 ans après, "dans un cadre juridique", a-t-il indiqué.Juste après avoir bombardé le camp français, les chasseurs ivoiriens ont atterri à l'aéroport proche de Yamoussoukro, utilisé par l'armée ivoirienne mais aussi par les forces françaises, qui auraient pu alors tenter de les interpeller.Mais aucun ordre n'est venu, a confirmé devant la cour le chef du détachement français sur place à l'époque, le capitaine Franck Bellamy."Si on m'avait donné l'ordre d'appréhender les pilotes, bien entendu je ne me serais même pas posé la question", a-t-il ajouté, en précisant qu'il n'était, au moment où ils ont atterri, pas au courant que ces chasseurs venaient de bombarder un camp français.Jugés pour assassinats, les trois pilotes accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le procès se poursuit jusqu'au 16 avril.
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