Des policiers, déployés en grand nombre dans le centre de la capitale, ont dispersé les protestataires et procédé à de nombreuses interpellations sur la place des Martyrs, au pied de la célèbre Casbah (vieille ville), point de départ du défilé hebdomadaire des étudiants, chaque mardi. Les personnes arrêtées ont été conduites dans des fourgons vers des commissariats, a témoigné Karim, un commerçant habitué des marches étudiantes.Seuls des policiers sont restés place des Martyrs et dans les ruelles qu'emprunte traditionnellement le cortège.La Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADDH) s'est élevée contre la répression policière et a dénoncé une "nouvelle dérive autoritaire"."Interpellations d'une dizaine d'étudiantEs, suite à l'empêchement pour la première fois dans le Hirak de la marche hebdomadaire des étudiants. Des mineurs, des enseignants universitaires, des citoyens figurent parmi les personnes interpellées", selon un tweet du vice-président de la LADDH, Saïd Salhi.L'interdiction intervient dans un contexte d'intensification de la répression contre des militants, des opposants politiques et des journalistes.La justice a décidé mardi de maintenir en détention un journaliste, Rabah Karèche, accusé de diffusion de fausses nouvelles et écroué la semaine dernière.Le même jour, un procureur a requis des peines de trois et cinq ans de prison ferme à l'encontre de la militante Amira Bouraoui, poursuivie dans deux affaires pour "atteinte à la personne du président de la République" et "atteinte aux préceptes de l'islam et au prophète (Mahomet)". Le jugement est attendu le 4 mai. Selon le site spécialisé Algerian Detainees, 66 détenus d'opinion sont actuellement incarcérés, poursuivis en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.A l'approche d'élections législatives anticipées convoquées pour le 12 juin, le régime cherche à discréditer et à affaiblir le mouvement pro-démocratie, de retour dans la rue depuis fin février.Le Hirak est aujourd'hui accusé par le pouvoir d'être infiltré par des activistes du mouvement islamo-conservateur Rachad et des militants du MAK, qui chercheraient à entraîner le Hirak dans la confrontation violente, selon les autorités.Les médias officiels fustigent quotidiennement un "néo-Hirak érigé en arme de déstabilisation massive".Né en février 2019 du rejet massif d'un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, le Hirak réclame un changement radical du "système" politique en place depuis l'indépendance en 1962.
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