Le procès a rapidement été renvoyé au 3 mai.Nommé directeur du cabinet présidentiel en 2017, M. Laccruche, 41 ans, était devenu le véritable homme-fort du pouvoir après l'accident vasculaire cérébral (AVC) du président Bongo en octobre 2018, qui avait laissé le président très affaibli et absent de longs mois du pays.Mais en novembre 2019, peu après que M. Bongo fut revenu sur le devant de la scène politique, M. Laccruche avait été d'abord été écarté de la présidence, puis la cible, en même temps que des ministres et hauts fonctionnaires qui lui étaient fidèles, d'une opération anti-corruption appelée Scorpion.Il avait été arrêté en décembre 2019, ainsi que plusieurs ministres et hauts-fonctionnaires.M. Laccruche, également ex-ministre, s'est présenté jeudi devant un tribunal correctionnel de la capitale pour un chef relativement mineur au regard des nombreux autres pour lesquels il est inculpé: "obtention frauduleuse de documents administratifs".Vêtu d'une chemisette blanche et d'un pantalon blanc, l'ancien bras droit du chef de l'Etat, placé à l'isolement total en prison depuis 17 mois, est apparu le visage légèrement bouffi. Il a esquissé quelques sourires à ses avocats et au public. "On fait aller", a-t-il soufflé à ses conseils.Depuis 2020, une juge d'instruction parisienne enquête sur des accusations de "détention arbitraire" par les autorités gabonaises de Brice Laccruche, mais aussi de son frère Grégory, également poursuivi pour détournements de fonds publics.Ses avocats ont demandé le renvoi du procès, affirmant ne pas avoir eu accès au dossier de l'instruction. "J'ai interdiction de discuter avec lui", s'est emporté Maître Jean-Paul Moubembé."Je n'ai pas eu accès au dossier", a renchéri Me Anges Kevin Nzigou, dénonçant, auprès de l'AFP, une "parodie de justice".Le président du tribunal correctionnel a décidé de renvoyer l'audience au 3 mai pour permettre aux avocats d'avoir accès au dossier.Puis M. Laccruche a pris la parole. "Je suis à l'isolement depuis 17 mois, dans une cellule de 6 mètres carrés dont je ne sors jamais", a-t-il lancé. "Je ne sais même pas pour quel motif je comparais aujourd'hui", a-t-il poursuivi.La salle d'audience était pleine et sécurisée par de nombreux gendarmes et militaires lourdement armés.
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