Le dirigeant Mouammar Kadhafi a affiché sa détermination à "écraser l'ennemi" et l'armée libyenne a annoncé son arrivée imminente à Benghazi, ville symbole de la révolte, alors que les Occidentaux restaient impuissants à faire cesser la répression.
A Tobrouk, à l'extrême est de la Libye, tout semblait calme mercredi en début d'après-midi, selon des journalistes de l'AFP.
En revanche, les rues de Benghazi, 2e ville du pays prise par les insurgés quelques jours après le début de la révolte et siège de leur Conseil national de transition (CNT), était quasi désertes en début de matinée.Les insurgés contrôlaient encore la route entre les deux villes, selon les journalistes.
Mardi soir, Mouammar Kadhafi, dont le régime autoritaire est contesté depuis le 15 février par une insurrection qui s'est transformée en guerre civile, a affirmé avec assurance, qu'il allait "écraser les ennemis".
"Les colonisateurs seront vaincus, la France sera vaincue, l'Amérique sera vaincue, la Grande-Bretagne sera vaincue", a déclaré le colonel au pouvoir depuis 42 ans, qualifiant les rebelles de "rats, chiens égarés".
En écho à ce discours belliqueux, l'armée libyenne a annoncé dans un communiqué une opération imminente contre Benghazi, à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli.
"Dans 48 heures, tout sera fini", a assuré Seïf al-Islam, l'un des fils de M. Kadhafi, dans un entretien à Euronews."Nos forces sont presque à Benghazi.Quelle que soit la décision, ce sera trop tard", a-t-il ajouté à propos d'une éventuelle intervention occidentale en faveur de l'opposition.
Mardi, l'aviation et l'artillerie lourde ont été lancées contre Ajdabiya, dernier verrou des rebelles à 160 km au sud de Benghazi.
Les autorités libyennes ont annoncé mardi soir qu'Ajdabiya était sous contrôle des forces gouvernementales.Le porte-parole militaire du CNT, Khaled El-Sayeh, a démenti toute retraite des insurgés vers Benghazi, malgré des scènes de débandade dont a été témoin un journaliste de l'AFP.
Face à la percée des troupes de Mouammar Kadhafi dans l'Est, un flot de Libyens et d'étrangers rejoignaient mercredi l'Egypte à bord de leurs voitures chargées de bagages.
Au poste-frontière égyptien de Salloum (est), des témoins ont raconté qu'Ajdabiya était devenue une ville fantôme."Nous somme terrifiés, c'est horrible à Ajdabiya, ma maison est détruite", a raconté Zeinab al-Charif, une étudiante qui a fui la ville.
Selon des médecins, les combats à Ajdabiya ces deux derniers jours ont fait au moins cinq morts et une vingtaine de blessés.
Dans l'Ouest du pays, les insurgés ont déclaré être toujours maîtres de Misrata (150 km à l'est de Tripoli), malgré une offensive mercredi des forces gouvernementales, qui a fait selon eux au moins quatre morts et une dizaine de blessés.
A la frontière tunisienne, des militaires libyens ont tiré à l'arme lourde pendant une demi-heure mardi en direction de la mer, visant des rebelles qui cherchaient à fuir avec leur famille, ont raconté mercredi des témoins et des garde-frontière tunisiens.
Pendant ce temps, les concertations se poursuivaient au sein des instances internationales sur les moyens de mettre un terme au bain de sang.
Les grandes puissances ont écarté l'option militaire.Mais la France, qui a été le premier pays à reconnaître le CNT comme représentant légitime de la Libye et qui avait proposé avec le Royaume-Uni des raids aériens ciblés, ne semblait pas vouloir baisser les bras.
Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a affirmé mercredi sur son blog que "plusieurs pays arabes" étaient prêts à "une participation effective" à une opération militaire en Libye, ajoutant qu'il n'était "pas encore trop tard" pour intervenir.
"Le temps est compté et dans les heures qui viennent, le moins que nous puissions faire ici est d'imposer une zone d'exclusion aérienne", a déclaré l'ambassadeur français à l'ONU Gérard Araud.
Seïf Al-Islam a répliqué en réclamant au président français Nicolas Sarkozy de rendre l'argent que, selon lui, Tripoli a versé pour financer sa campagne électorale en 2007.
L'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui regroupe 57 membres comptant plus d'un milliard de musulmans, a annoncé la tenue samedi d'une réunion ministérielle urgente sur la Libye à Jeddah (ouest de l'Arabie saoudite).
Les autorités libyennes ont reconnu mercredi qu'un pétrolier de la Compagnie nationale de transport maritime (GNMTC), dirigée par Hannibal, un autre fils de Mouammar Kadhafi, avait été arraisonné au large du pays par la rébellion, qui l'a contraint à appareiller pour Tobrouk.
La répression a fait des centaines de morts et selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), 280.000 personnes ont fui les violences depuis le 20 février.
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