En début de semaine, des responsables de l'administration intérimaire du Tigré, région du Nord de l'Ethiopie en proie à des combats depuis novembre, ont accusé des forces de l'Amhara voisine d'avoir expulsé, dans l'Ouest du Tigré, des milliers de Tigréens de terres revendiquées par l'ethnie amhara.Lors d'une audition parlementaire mercredi, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a dénoncé des "actes de nettoyage ethnique" dans l'Ouest du Tigré et évoqué la présence de forces venues d'Erythrée et d'Amhara, qui "doivent partir".Dans un entretien à l'AFP jeudi, le porte-parole du gouvernement régional de l'Amhara, Gizachew Muluneh, a qualifié de "propagande" les propos faisant état de nettoyage ethnique et de déplacements de population à grande échelle au Tigré."Quelques Tigréens ont pu être déplacés, un petit nombre", a-t-il déclaré. "Il n'y a pas de forces amhara dans la région du Tigré", a-t-il ajouté, "ces zones (où sont présentes des troupes amhara, ndlr) ne sont pas des zones tigréennes historiquement"."Si le secrétaire (Blinken) parle de ces zones, ces zones ne sont pas tigréennes. Nos forces ne sont pas dans des zones tigréennes, mais plutôt dans la région de l'Amhara. Voici notre réponse", a-t-il insisté.Le Premier ministre Abiy Ahmed, lauréat du prix Nobel de la paix 2019, a lancé le 4 novembre une opération militaire au Tigré pour renverser les autorités du parti au pouvoir dans cette région, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), dont il accusait les forces d'avoir attaqué des bases de l'armée fédérale.Il s'est appuyé sur les forces régionales venues d'Amhara, région qui borde le Sud du Tigré, pour sécuriser de vastes zones du Tigré après le retrait du TPLF. Des responsables amhara ont été chargés de mettre en place des administrations intérimaires dans plusieurs localités.Beaucoup d'Amharas estiment que le TPLF, qui a dominé le pouvoir fédéral en Ethiopie du début des années 1990 jusqu'en 2018, a abusivement intégré au Tigré des zones fertiles qu'ils habitaient et qu'ils estiment historiquement amhara.Fin février, le New York Times a cité un rapport interne du gouvernement américain faisant état d'actes de "nettoyage ethnique" dans l'Ouest du Tigré et de villages entiers ayant disparu, dans une volonté de rendre cette zone "homogène ethniquement à travers une utilisation organisée de la force et de l'intimidation".Le cabinet du Premier ministre Abiy a renvoyé jeudi l'AFP vers le ministère des Affaires étrangères qui n'a pas, dans l'immédiat, répondu à une demande de commentaires.
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