Libye: Benghazi, ville rebelle symbole, dans la visée des pro-Kadhafi

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TOBROUK (Libye) (AFP)

Les forces gouvernementales libyennes continuaient de pilonner les insurgés mercredi et se rapprochaient de leur fief de Benghazi dans l'Est, après la promesse de Mouammar Kadhafi d'"écraser l'ennemi", les Occidentaux restant impuissants à faire cesser la répression.

Au moins 26 personnes ont été tuées depuis mardi dans la ville stratégique d'Ajdabiya, sous les raids aériens et les tirs d'artillerie lourde, selon un médecin de l'hôpital de la ville.

"Hier les combats étaient terrifiants", a déclaré à l'AFP le docteur Abdelkarim Mohammad, joint par téléphone, précisant que l'hôpital avait reçu 22 morts mardi, essentiellement des civils touchés dans des voitures ou des habitations, et quatre mercredi, uniquement des insurgés.

Le régime a annoncé mardi soir avoir repris le contrôle de ce noeud de communication situé à 160 km au sud de Benghazi mais mercredi, les combats se poursuivaient dans la ville et aux alentours."On a entendu des explosions toute la journée", a raconté un employé d'un hôtel.

Plus au nord, les rues de Benghazi, deuxième ville du pays et siège du Conseil national de transition (CNT) mis en place par l'opposition, était quasi désertes en début de matinée, selon des journalistes de l'AFP.

Les insurgés contrôlaient encore la route entre Benghazi et Tobrouk, à l'extrême est du pays, où tout semblait calme dans l'après-midi, selon ces journalistes.

 Après un mois d'une révolte qui s'est transformée en guerre civile, le numéro un libyen Mouammar Kadhafi a affirmé mardi soir avec assurance qu'il allait "écraser les ennemis".

"Les colonisateurs seront vaincus, la France sera vaincue, l'Amérique sera vaincue, la Grande-Bretagne sera vaincue", a déclaré le colonel au pouvoir depuis 42 ans.En écho à ce discours belliqueux, l'armée libyenne a annoncé une opération imminente contre Benghazi, à près de 1.000 km à l'est de Tripoli.

"Dans 48 heures, tout sera fini", a affirmé Seïf al-Islam, l'un des fils de M. Kadhafi, dans un entretien à Euronews.

Face à la percée des troupes de Mouammar Kadhafi dans l'Est, un flot de Libyens et d'étrangers rejoignaient mercredi l'Egypte à bord de leurs voitures chargées de bagages.

 Dans l'Ouest, les insurgés ont déclaré être toujours maîtres de Misrata (150 km à l'est de Tripoli), malgré une offensive mercredi des forces gouvernementales, qui a fait selon eux au moins quatre morts et une dizaine de blessés.

Les forces régulières ont aussi attaqué à l'arme lourde la localité de Zenten, sous le contrôle de la rébellion, à 145 km au sud-ouest de Tripoli, selon un témoin joint par téléphone.

 "Il y a des tirs de chars à quelques kilomètres au sud de la ville et des tirs de missiles en série type Grad, ainsi que des accrochages à l'arme légère", a ajouté ce témoin.

A la frontière tunisienne, des militaires libyens ont tiré à l'arme lourde pendant une demi-heure mardi en direction de la mer, visant des rebelles qui cherchaient à fuir avec leur famille, ont raconté mercredi des témoins et des garde-frontière tunisiens.

En un mois, les violences ont fait des centaines de morts dans le pays.Selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), elles ont déjà poussé 280.000 personnes à quitter la Libye.

Pendant ce temps, les discussions au sein des instances internationales n'aboutissaient à aucune décision concrète.

Les grandes puissances ont écarté l'option militaire, au grand dam de plusieurs députés européens libéraux et verts, qui ont dénoncé avec force la passivité de l'Union européenne.

 "Si Kadhafi prend Benghazi ce sera un véritable massacre", a prévenu le président du groupe libéral, l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, ajoutant: "L'attitude de l'UE me dégoûte et me rend malade".

Mais la France, qui avait proposé avec le Royaume-Uni une zone d'exclusion aérienne ou des raids ciblés, ne semblait pas vouloir baisser les bras.

Le président Nicolas Sarkozy a appelé "solennellement" les membres du Conseil de sécurité de l'ONU à "soutenir" l'appel de la Ligue arabe en faveur d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

Seïf Al-Islam aavait auparavant demandé au président Sarkozy de rendre l'argent que, selon lui, Tripoli a versé pour financer sa campagne électorale en 2007.

L'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui regroupe 57 membres comptant plus d'un milliard de musulmans, a annoncé la tenue samedi d'une réunion ministérielle urgente sur la Libye à Jeddah (ouest de l'Arabie saoudite).

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