Nigeria: un chef de bande soupçonné d'avoir rompu un accord d'amnistie

Infos. Un chef de bande du nord du Nigeria responsable de l'enlèvement de centaines d'élèves qui s'était rendu aux autorités est soupçonné d'avoir repris ses activités criminelles, soulignant la difficulté pour le gouvernement d'endiguer les violences dans cette région.

Nigeria: un chef de bande soupçonné d'avoir rompu un accord d'amnistie

Awwalun Daudawa est à l'origine du rapt de centaines d'élèves dans un pensionnat de Kankara, dans l'Etat de Katsina (Nord) en décembre.Il avait agi pour le compte du groupe jihadiste Boko Haram.Certains adolescents avaient réussi à s'échapper tandis que 344 autres avaient été libérés après une semaine de captivité, à l'issue de négociations, les autorités affirmant n'avoir payé aucune rançon.

En février, Awwalun Daudawa s'était rendu au gouverneur de l'Etat voisin de Zamfara (Nord-Ouest), Bello Matawalle, en échange d'une amnistie.Lui et six membres de sa bande s'étaient engagés à renoncer à leurs agissements criminels.

Ces "bandits" - nom donné localement aux groupes criminels qui terrorisent les populations et se livrent à des enlèvements de masse dans le centre-ouest et le nord du Nigeria.Les otages sont en général libérés contre rançon mais ceux dont les familles ne peuvent payer sont souvent exécutés par leurs ravisseurs.

Ces bandits sont en général motivés par l'appât du gain, mais certains ont tissé des liens avec les groupes jihadistes présents dans le nord-est du pays, à des centaines de kilomètres.

"Ce n'est que lundi que nous nous sommes rendu compte qu'Awwalun Daudawa était retombé dans ses vieilles habitudes lorsqu'il n'est pas rentré au bout d'une semaine", a déclaré jeudi soir un responsable de l'Etat de Zamfara sous le couvert de l'anonymat."Nous avons compris qu'il avait rejoint ses compagnons dans la forêt près de la frontière avec l'Etat de Katsina", a-t-il ajouté.

Ces bandes criminelles se cachent souvent dans des camps dans la forêt de Rugu, qui s'étend sur quatre Etats du nord et du centre du Nigeria: ceux de Katsina, de Zamfara, de Kaduna, et du Niger.

En dépit du déploiement de troupes, les attaques meurtrières persistent.

Cette situation a conduit les autorités à tenter de négocier des accords de paix avec ces bandes en leur offrant une amnistie en échange de la remise de leurs armes.

- Brigand devenu trafiquant d'armes -

Mais le cas d'Awwalun Daudawa constitue un revers cinglant pour cette stratégie.

Le 19 avril, il a quitté son logement dans la capitale de l'Etat de Zamfara, Gusau, au prétexte de rencontrer des bandes criminelles dans la forêt pour les convaincre d'accepter une offre d'amnistie et de libérer une trentaine d'élèves enlevés à Kaduna en mars, a indiqué le responsable du gouvernement de l'Etat.

Selon des sources proche du dossier, Awwalun Daudawa n'a jamais livré qu'une fraction de armes et a utilisé les subsides qu'il recevait du gouvernement local pour subvenir aux besoins de ses hommes dans la forêt, auxquels il demandait d'observer un cessez-le-feu.

"Il a incontestablement repris le contrôle de son gang dans la forêt de Jaja, dans le district de Zurmi près de la frontière avec l'Etat de Katsina", a déclaré une source qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité.

Awwalun Daudawa, âgé de 43 ans, est à l'origine un voleur de bétail reconverti dans le trafic d'armes, notamment entre la Libye, où il a reçu une formation par des jihadistes, et le nord du Nigeria, où il commerçait avec des groupes criminels, ont affirmé des sources de sécurité à l'AFP.

Au fil du temps, il a noué une alliance avec Boko Haram, dont il est devenu le marchand d'armes, selon les mêmes sources.

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