"Je n'envisage pas l'impunité, je n'envisage pas à nouveau de fermer les yeux sur ce qui s'est passé, ou bien de gracier ou d'amnistier", a déclaré M. Talon, interrogé sur de possibles gestes d'apaisement à l'égard des figures de l'opposition, dans une interview sur France 24/RFI.Les principales figures de l'opposition au Bénin sont pour la plupart en exil, et deux opposants dont les candidatures à la présidentielle du 11 avril avaient été recalées sont désormais incarcérés. Il s'agit de Reckya Madougou, du parti Les démocrates, accusée d'avoir voulu faire assassiner des personnalités politiques pour empêcher la tenue de l'élection. Et de l'universitaire Joël Aïvo arrêté au lendemain du scrutin, accusé quant à lui "d'atteinte à la sureté de l'Etat". "Ils ont planifié, recruté des gens et mandaté des jeunes pour bruler le pays et surtout pour tuer, faire des assassinats aveugles", a affirmé M. Talon. "S'ils ont été interpellés c'est parce qu'il y a des preuves", a-t-il assené. Le président a notamment accusé Mme Madougou, ancienne conseillère du président du Togo, d'être arrivée au Bénin "avec des valises remplies d'argent et le soutien de chef d'Etat de pays voisins", pour "déstabiliser" le pays. Des violences avaient éclaté la semaine avant le scrutin dans plusieurs communes du centre du pays et des manifestants avaient dressé des barrages sur les routes principales, coupant la circulation du Sud vers le Nord.Les manifestants, qui dénonçaient l'absence d'une opposition crédible au scrutin, avaient été délogés par des gaz lacrymogène puis des tirs à balles réelles des forces de l'ordre. Patrice Talon, richissime homme d'affaires ayant fait fortune dans le coton, élu une première fois en 2015, est accusé d'avoir engagé le Bénin dans un tournant autoritaire.Lors de cet entretien, il a affirmé ne pas avoir la moindre intention de changer la Constitution afin de briguer un troisième mandat en 2026.
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