Crise ivoirienne: 410 morts depuis fin 2010, crainte pour les civils

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ABIDJAN (AFP)

L'escalade militaire en Côte d'Ivoire entre les deux camps rivaux fait craindre des pertes de plus en plus importantes chez les civils, alors que les violences post-électorales ont déjà fait 410 morts depuis mi-décembre dont 18 pour la semaine écoulée, selon l'ONU.

La situation restait très tendue jeudi à Abidjan où, selon des témoins, des tirs d'armes lourdes ont visé à la mi-journée le quartier d'Abobo, fief d'insurgés favorables au président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara.

"Notre division des droits de l'Homme a documenté 18 nouveaux cas de décès, dont 4 femmes, portant à 410 le nombre de personnes tuées dans le pays depuis la mi-décembre 2010", a indiqué le porte-parole de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci), Hamadoun Touré, lors d'un point de presse.

Les nouvelles victimes ont été enregistrées à Abidjan comme à l'intérieur du pays, a-t-il déclaré, sans toutefois donner de détails.

Mercredi, l'Onuci avait appelé à "mettre un terme immédiatement" à l'"escalade de la violence" dans le pays, en particulier à Abidjan, où la crise post-électorale menace de dégénérer en guerre civile.

La mission onusienne, forte de 10.000 hommes et qui a notamment pour mandat la protection des civils, a mis "un accent particulier sur le sort des enfants qui souffrent de la crise post-électorale".

A la mi-journée, des habitants d'Abobo ont rapporté des tirs d'armes lourdes.

"J'étais assise dans la cour, le premier tir a commencé, j'ai entendu +boum+, puis un deuxième +boum+.Je suis sorti et j'ai vu les gens en train de courir, il y a avait des blessés.Ils disaient que les forces pro-Gbagbo attaquaient", a affirmé une habitante, jointe par téléphone.

"Une cousine est tombée, elle est morte.Les gens quittent le quartier", a-t-elle ajouté.

"Les forces de Gbagbo ont lancé des obus vers le marché, près de la gare routière UTB.J'ai vu des corps allongés", a dit un autre habitant.

Aucun bilan de ces tirs n'était immédiatement disponible de source indépendante.

Les militaires fidèles au président sortant Laurent Gbagbo affrontent depuis mi-février des insurgés pro-Ouattara à Abobo, qui opèrent désormais aussi dans d'autres quartiers d'Abidjan.Le camp Gbagbo a reconnu récemment que le quartier d'Abobo était "truffé" de "rebelles".

Mais depuis le début de la semaine le secteur Port-Bouët 2, une enclave pro-Ouattara dans le quartier de Yopougon (ouest), bastion de M. Gbagbo, semblait le nouvel épicentre des violences.

"Il y a eu des tirs toute la nuit, c'était très fort, on n'a pas pu dormir.Mais ce (jeudi) matin, cela s'est calmé", a indiqué un homme vivant à proximité.

Mardi, un imam avait été tué par balle lors de violences, suscitant une vive émotion dans le pays.

Plusieurs organisations internationales se sont émues des pertes civiles de plus en plus importantes dans ce conflit.

"Les risques sont importants de voir les affrontements s'étendre en très peu de temps à l'ensemble de la ville, avec des conséquences importantes sur la sécurité des civils", selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).

Médecins sans frontières (MSF) s'inquiète aussi des "graves répercussions" de ces affrontements sur la population.

L'Onuci a par ailleurs enquêté sur des allégations de charnier dans le secteur de N'dotré, dans le nord d'Abidjan, mais a indiqué jeudi n'avoir "identifié aucun type de charnier" à cet endroit.

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