"Il y a une campagne qui a débuté pour empêcher les travaux agricoles. Malheureusement, cette campagne est menée par ceux-là même qui sont chargés de faire respecter la loi", a déclaré, en référence aux forces armées pro-gouvernementales déployées au Tigré, Abebe Gebrehiwot dans une interview diffusée sur un média d'Etat lundi soir.Les agriculteurs tigréens se voient empêchés d'accéder à leurs champs et les semences ne parviennent pas jusqu'à certaines zones de la région, a affirmé M. Abebe, qui est en charge des affaires économiques de l'administration temporaire mise en place dans la région par le gouvernement d'Addis Abeba.Le Premier ministre Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre 2020 une opération militaire d'envergure au Tigré pour en déloger les autorités dissidentes issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qui a dominé la vie politique éthiopienne pendant près de 30 ans.M. Abiy a proclamé la victoire fin novembre après la prise de la capitale régionale Mekele mais les autorités du Tigré ont pris la fuite et les combats se poursuivent, tandis que la communauté internationale s'alarme de la situation humanitaire très critique sur place."Les efforts qui consistent à empêcher l'arrivée de semences et à empêcher les activités agricoles n'ont sans doute pas d'autre message que de dire: +Laissons le peuple du Tigré mourir de faim+", a accusé M. Abebe.Selon lui, les zones touchées par cette campagne sont celle de Shire, qui abrite plusieurs dizaines de milliers de déplacés, et celle de Hawzen, théâtre de combats ces derniers jours, a-t-il précisé.Des véhicules transportant les semences sont empêchés d'aller au-delà d'une zone appelée Kobo, dans le sud du Tigré.Le responsable n'a pas précisé qui était responsable de cette "campagne": outre l'armée fédérale, des troupes érythréennes et des forces spéciales de la région éthiopienne voisine d'Amhara sont déployées au Tigré.Le mois dernier, l'AFP a consulté des documents des autorités intérimaires du Tigré indiquant que des soldats érythréens bloquaient et détournaient de l'aide destinée à la population.De son côté, le gouvernement de M. Abiy assure que la situation revient à la normale dans la région, mettant en avant ses efforts de distribution d'aide.La semaine dernière, Mitiku Kassa, le chef de la commission éthiopienne des catastrophes, a accusé les organisations humanitaires d'exagérer l'ampleur de la crise."Les agences internationales sont dans une course pour collecter des fonds, comme en Syrie ou au Yémen (...). Il y a une compétition internationale. C'est une industrie", a-t-il avancé.
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