Libye: bombardements sur le bastion rebelle de Benghazi, fuite des habitants

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BENGHAZI (Libye) (AFP)

Des milliers de personnes fuyaient samedi Benghazi (est) après des bombardements, au lendemain de l'annonce par le régime libyen d'un cessez-le-feu décidé sous la pression d'une résolution de l'ONU autorisant une intervention militaire internationale qui pourrait être imminente.

Un sommet Union Européenne-Union Africaine-Ligue arabe a commencé en début d'après-midi à Paris, et une intervention militaire internationale en Libye pourrait avoir lieu "dans les heures" qui suivront la réunion selon l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud.

Tripoli a dit respecter ses engagements vis-à-vis de la résolution du Conseil de sécurité votée jeudi et demandé au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon l'envoi d'observateurs en Libye pour vérifier la situation après le cessez-le-feu déclaré vendredi par Tripoli.

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a prévenu samedi Paris, Londres et l'ONU qu'ils regretteraient toute ingérence dans les affaires intérieures de la Libye.

Après une nuit rythmée par des explosions, des bombardements intensifs, notamment des raids aériens, ont secoué dès l'aube le sud-ouest de Benghazi, bastion rebelle, et plusieurs colonnes de fumée noire se sont élevées alors que des incendies se sont déclarés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Un avion militaire qui survolait la ville est tout à coup apparu dans le ciel, l'arrière droit de l'appareil en feu, ont constaté des journalistes de l'AFP.Le pilote a réussi à s'éjecter avant que l'appareil ne tombe en vrille et ne s'écrase sur une zone d'habitation du sud de Benghazi provoquant une explosion suivie d'une grosse fumée noire.

Il s'agit d'un avion des rebelles abattu par les forces gouvernementales, a confirmé à l'AFP un responsable de l'opposition joint par téléphone.

Peu de temps après, trois tirs de chars étaient entendus se rapprochant du centre de la ville, où des dizaines d'insurgés faisaient le V de la victoire.

En fin de matinée, des milliers de personnes fuyaient par le nord-est Benghazi au-dessus de laquelle s'élevait un gros nuage de fumée noire, a constaté un journaliste de l'AFP.Un hélicoptère survolait la ville.

Des files d'attente se formaient devant les stations service et les boulangeries pour s'approvisionner avant de prendre la route vers Tobrouk (à 350 km vers l'est).

Des sources du ministère de la Défense, citées par l'agence officielle Jana, ont accusé "les bandes d'Al-Qaïda attaquant des unités des forces armées stationnées à l'ouest de Benghazi" et utilisant "des hélicoptères et un avion de chasse pour bombarder le regroupement des forces armées, en violation flagrante de la zone d'exclusion aérienne imposée par le Conseil de sécurité".

Jeudi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU avait voté en faveur d'un recours à la force contre les troupes pro-Kadhafi, ouvrant la voie à des frappes aériennes après plus d'un mois d'une insurrection réprimée dans le sang.

Le président américain Barack Obama a menacé vendredi Tripoli d'une opération militaire si les attaques contre les civils se poursuivaient alors que le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a affirmé que le sommet de Paris serait décisif."Tout est prêt" pour une intervention.

"Nous aurons un sommet à Paris avec tous les participants importants aux opérations et aux efforts diplomatiques.Je pense donc que ce sera le bon moment pour envoyer un dernier signal", a aussi déclaré l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud.

"Donc, je pense qu'après le sommet, dans les heures qui suivront, nous lancerons l'intervention militaire", a-t-il ajouté.

 Tripoli a lancé samedi une mise en garde contre toute intervention en Libye."Si vous intervenez dans notre pays, vous le regretterez", a dit un porte-parole citant le colonel Kadhafi qui a adressé un message "urgent" aux présidents Obama et français Nicolas Sarkozy, au Premier ministre britannique David Cameron et au secrétaire général de l'ONU.

Dans le message au président Obama et au chef de l'ONU, le colonel Kadhafi affirme: "Tout le peuple libyen est avec moi et ils sont prêts à mourir pour moi, les hommes, les femmes et les enfants".

"Nous avons annoncé un cessez-le-feu, preuve que la Libye a répondu positivement aux décisions de l'ONU", a déclaré samedi le ministre des Affaires étrangères Moussa Koussa."Et pour prouver notre crédibilité, nous avons demandé au secrétaire général de l'ONU l'envoi d'observateurs internationaux".

Par ailleurs, la télévision d'Etat a annoncé que l'ancien ministre de l'Intérieur, le général Abdel Fattah Younis, qui avait fait défection pour prendre en charge le commandement des insurgés à Benghazi (est), avait été rétabli dans ses fonctions.

En outre, la Compagnie nationale de pétrole a indiqué qu'elle honorerait ses contrats et engagements avec les compagnies étrangères qui étaient établies dans le pays, appelant ces sociétés à renvoyer leurs équipes en Libye.

La production de pétrole en Libye à chuté à 400.000 barils par jour, contre environ 1,7 million b/j habituellement, selon le président de NOC, Chokri Ghanem.

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