L'élection mardi de Prince Johnson à ce poste éminent a eu lieu en pleine résurgence du débat sur l'établissement d'un tribunal pour les crimes commis lors des deux guerres civiles (1989-1997 et 1999-2003) et sur son implication dans la première.Prince Johnson, sénateur depuis 2006, ancien candidat à la présidentielle et par ailleurs prédicateur évangélique, est accusé de la mort de centaines de civils. Il avait causé un choc international en apparaissant dans une vidéo buvant des bières tandis que ses hommes torturaient à mort le président Samuel Doe en 1990.Prince Johnson est l'un des huit chefs de guerre dont une Commission vérité et réconciliation installée en 2006 préconisait en 2009 qu'ils soient jugés par un tribunal spécial.La mise en oeuvre de ces recommandations se fait toujours attendre.L'ambassade des Etats-Unis dénonçait dans un communiqué publié mercredi les "violations grossières des droits humains" que Prince Johnson a commises, et "les efforts qu'il a déployés sans discontinuer pour ne pas avoir à rendre des comptes, remplir ses propres caisses et semer la division". Elle disait qu'elle ne travaillerait pas avec lui.Le parti de Prince Johnson a jugé "choquant et consternant" que la représentation diplomatique le présente comme un "tristement célèbre chef de guerre" alors qu'"il n'a pas été inculpé, jugé ni déclaré coupable"."Cela représente à nos yeux une parodie de justice", dit le Mouvement pour la démocratie et la reconstruction (MDR) dans un communiqué daté de jeudi et diffusé vendredi.Prince Johnson considère la guerre civile comme "appartenant au passé", dit le MDR.Les guerres civiles ont fait environ 250.000 morts et mis à genoux le pays, l'un des plus pauvres de la planète, ravagé une dizaine d'années plus tard par l'épidémie d'Ebola (2014-2016). Ces guerres ont été caractérisées par une litanie d'exactions imputables à toutes les parties: massacres de civils, tortures, viols, enrôlement d'enfants soldats.
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