Le dirigeant Mouammar Kadhafi défie la coalition internationale au 5è jour de son intervention en Libye où des affrontement sanglants opposent les forces gouvernementales aux rebelles, la question du commandement des opérations par l'Otan restant en suspens.
Lors de sa première apparition depuis le lancement de l'offensive, le colonel Kadhafi a affirmé, devant ses partisans rassemblés dans sa résidence-caserne de Tripoli, que son pays était "prêt pour la bataille, qu'elle soit longue ou courte". "Nous allons gagner cette bataille", a-t-il assuré selon les images diffusées par la télévision libyenne.
Une majorité de pays de l'Otan participant aux opérations espèrent désormais voir l'organisation -qui a déjà accepté de se charger de l'embargo sur les armes en Libye- chapeauter le commandement des opérations. La coalition, entrée en action le 19 mars, deux jours après le feu vert donné par l'Onu avec la résolution 1973, n'a jusqu'ici pas réussi à mettre un terme aux affrontements sanglants entre pro et anti-Kadhafi.
Le président américain Barack Obama a indiqué mardi que les Etats-Unis ont réduit de façon "significative" le nombre de survols de la Libye par leurs avions, la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne pouvant s'achever "sous peu". Mais il a prévenu que le dirigeant libyen "pourrait essayer de se terrer et d'attendre, même face à une zone d'exclusion aérienne", soulignant que Washington avait d'autres cartes que l'option militaire.
Les avions de la coalition internationale ont effectué un total de 336 sorties et conduit 108 frappes aériennes depuis samedi, selon le Pentagone.
Selon la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, des proches du colonel Kadhafi ont pris des contacts dans le monde entier pour trouver une porte de sortie au conflit, une attitude qu'elle a encouragée. Elle a également indiqué avoir eu connaissance d'informations selon lesquelles un des fils de Mouammar Kadhafi aurait été tué par une frappe aérienne, mais "les preuves ne sont pas suffisantes", a-t-elle ajouté.
Mardi, à la nuit tombée, des tirs de la défense anti-aérienne, précédés et suivis d'explosions lointaines, ont retenti à Tripoli pour la troisième soirée consécutive.Dimanche soir, un bâtiment de la résidence du dirigeant libyen avait été détruit par un missile.
Sur le terrain, les forces loyales à Kadhafi n'ont pas cessé leurs bombardements, selon les rebelles et des témoins, en dépit de l'annonce par le colonel Kadhafi d'un nouveau cessez-le-feu dimanche soir.
Selon l'amiral américain Samuel Locklear, "Kadhafi et ses forces (...) continuent d'attaquer les populations civiles libyennes".
A Yefren (130 km au sud-ouest de Tripoli), "les forces de Kadhafi ont entrepris une offensive meurtrière lundi et mardi dans la région et les combats ont fait au moins 9 morts", selon un habitant.
Dans la même région d'Al-Jabal Al-Gharbi, pro et anti-Kadhafi continuent aussi à s'affronter et un témoin a affirmé avoir vu "pas mal de corps à la morgue de Zenten".
A l'est de Tripoli, cinq personnes, dont quatre enfants, ont été tuées mardi à Misrata, troisième ville du pays (200 km de la capitale), par des tirs de pro-Kadhafi, selon les rebelles.Des chars et des snipers des forces gouvernementales déployés dans la principale artère ont ouvert le feu "aveuglément", selon un porte-parole rebelle.
Après l'annonce par l'Otan du lancement d'une "opération pour contrôler l'embargo sur les armes" destinées à la Libye, les Pays-Bas ont indiqué leur volonté d'y contribuer avec six avions de combat F-16, environ 200 soldats, un chasseur de mines et un avion-ravitailleur.
Berlin en revanche a annoncé la suspension de la participation de ses navires aux opérations de l'Otan en Méditerranée, afin de ne pas avoir pas à se joindre au contrôle de cet embargo.
Quant à la question controversée du transfert rapide à l'Alliance atlantique du commandement des opérations, Paris et Washington ont annoncé mardi soir être parvenus à un accord sur le rôle de l'Otan, tout en le présentant de façons sensiblement différentes. L'Elysée a annoncé que Nicolas Sarkozy et Barack Obama "se sont entendus sur les modalités d'utilisation des structures de commandement de l'Otan en soutien de la coalition".La Maison Blanche a évoqué un "rôle clef" pour l'Otan, expression non reprise par la présidence française.
Ces discussions d'apparence technique cachent de plus en plus mal des divergences plus sérieuses sur le contrôle, non pas militaire, mais politique des opérations en cours.
Deux journalistes de l'Agence France-Presse et un photographe de l'agence Getty Images ont été libérés mardi soir à Tripoli après avoir arrêtés samedi près d'Ajdabiya (est) par des troupes loyalistes.
Le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, fait face depuis le 15 février à une révolte qui a fait des centaines de morts et poussé plus de 300.000 personnes à la fuite.
La presse officielle chinoise s'est déchaînée mercredi contre les frappes aériennes en Libye, motivées, selon elle, par la soif de pétrole et de domination des pays occidentaux, et a fustigé en particulier la France.
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