Japon et Libye ne doivent pas faire oublier la Côte d'Ivoire, plaide le HCR

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SACLEPEA (Liberia) (AFP)

Les catastrophes au Japon et le conflit en Libye ne doivent pas faire oublier les violences en Côte d'Ivoire, qui ont entraîné le déplacement d'un demi-million de personnes, a plaidé mardi au Liberia le chef du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

"Je comprends l'attention de la communauté internationale pour le tremblement de terre au Japon ou la situation en Libye.Mais en Côte d'Ivoire, il y a un conflit qui dure, un conflit qui représente une menace pour toute la région", a déclaré Antonio Guterres à la presse à Saclepea (nord-est).

M. Guterres, arrivé lundi soir au Liberia, s'exprimait lors d'une tournée dans des localités accueillant des réfugiés ivoiriens dans l'est libérien, notamment Sanniquelle, Bahn et Butuo. 

La Côte d'Ivoire est en proie à une crise née de l'élection présidentielle de novembre 2010 et marquée par des violences ayant causé la mort de près de 440 personnes, selon l'ONU.En outre, près de 500.000 personnes ont fui leur habitation, dont quelque 94.000 sont réfugiés au Liberia.

"Aujourd'hui (mardi) même, il y a 3.000 Ivoiriens qui ont traversé la frontière pour rentrer au Liberia à cause des combats" dans l'ouest ivoirien, "le conflit de la Côte d'Ivoire ne peut pas devenir un conflit oublié", a affirmé M. Guterres. "Cette situation engendre une crise humanitaire dramatique.Donc, elle a besoin de l'attention de toute la communauté internationale", a-t-il estimé.

Il a salué les Libériens, qui "ont ouvert leur coeur et leurs maisons à leurs frères ivoiriens par générosité et hospitalité" alors que leur pays "sort d'un conflit"."On doit tout mettre en oeuvre pour leur venir en aide", a-t-il insisté.

De 1989 à 2003, le Liberia connu des guerres civiles ayant fait quelque 250.000 morts et un demi-million de personnes déplacées. Le chef du HCR s'est par ailleurs inquiété de la présence de mercenaires libériens aux côtés d'une des parties en conflit en Côte d'Ivoire.

"La présence de mercenaires libériens en Côte d'Ivoire est une menace pour la paix au Liberia.(...) Là où il y a des mercenaires, il y a des menaces", a soutenu M. Guterres.

En décembre, la présidente libérienne Ellen Johson Sirleaf avait indiqué avoir des informations sur la participation "de certains Libériens" au conflit en Côte d'Ivoire "comme mercenaires".Des ONG et diplomates ont aussi évoqué le recrutement de mercenaires libériens par des forces soutenant Laurent Gbagbo, qui est opposé à Alassane Ouattara soutenu par l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) dans une lutte post-électorale pour le pouvoir.

Antonio Guterres doit achever sa visite au Liberia mercredi, après des rencontres à Monrovia avec Mme Sirleaf et des autorités nationales ainsi que des diplomates.

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