M. Raissouni, 48 ans, en grève de la faim depuis 49 jours, a perdu 31 kilos depuis son incarcération en mai 2020, il "se meurt" et "certaines parties de son corps sont paralysées", a alerté son épouse Kholoud Mokhtari sur sa page Facebook et son compte twitter. L'administration pénitentiaire (DGAPR) a affirmé dans un communiqué publié lundi que son état de santé était "normal". Le rédacteur en chef du journal Akhbar Al Yaoum - qui a cessé de paraître depuis mi-mars pour des raisons financières - est poursuivi pour "agression sexuelle", après une plainte déposée par un militant LGBT.Comme son confrère Omar Radi, il conteste les faits et leurs soutiens dénoncent des poursuites "politiques" liées à leur ton critique.La santé de M. Radi, qui a observé en avril 21 jours de grève de la faim, est elle aussi jugée "critique" par sa famille. Le journaliste de 34 ans est poursuivi pour "viol" et pour "atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat" avec "financement de l'étranger", deux affaires différentes, instruites et jugées conjointement. Après plusieurs reports d'audience, son procès a été renvoyé au 1er juin, celui de M. Raissouni, au 3 juin.Leur soutiens ont organisé cette semaine des journées symboliques de grève de la faim, au Maroc et à l'international. Mardi, un sit-in de solidarité a été organisé au centre de Rabat, aussitôt dispersé par les forces de l'ordre. Des campagnes sont menées sur les réseaux sociaux.Différents partis politiques marocains se sont joints récemment aux appels à leur accorder la liberté provisoire, après plusieurs pétitions dont deux pétitions signées par des centaines de personnalités marocaines --anciens ministres, intellectuels, journalistes, etc.Des députés ont évoqué leurs cas au Parlement cette semaine."Tout le monde au Maroc appelle à la libération de Soulaimane Raissouni. Aujourd'hui, nous ne savons pas à quelle entité profite son maintien en prison", a déclaré lundi Amina Maelainine, membre du PJD (parti islamiste, majorité gouvernementale), en interpellant le ministre de la Justice, Mohamed Benabdelkader.Le député Omar Balafrej de la Fédération de la gauche démocratique (opposition) est lui aussi intervenu sur "le cas de Omar Radi".
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