Sommet de la Cédéao sur fond de crise ivoirienne qui s'aggrave

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ABUJA (AFP)

Les dirigeants ouest-africains étaient réunis mercredi à Abuja pour un sommet de deux jours consacré notamment à la crise qui s'aggrave en Côte d'Ivoire, alors que leurs efforts pour y remédier ont jusqu'à présent été sans succès.

Dans la matinée, une centaine de femmes ont manifesté devant le siège de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dans la capitale fédérale nigériane, pour demander aux chefs d'Etat et de gouvernements régionaux d'agir.

"Nous demandons d'une seule voix à nos dirigeants de mettre fin à la violence en Côte d'Ivoire et ailleurs dans la sous-région", a indiqué à l'AFP l'une des manifestantes, Haja Manso Kamara, de nationalité sierra-léonaise.

La réunion a débuté vers 11H40 GMT avec une allocution du chef de l'Etat nigérian Goodluck Jonathan, actuel président de la Cédéao, a constaté une correspondante de l'AFP.

Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon en Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, devait aussi intervenir à l'ouverture du sommet ordinaire auquel participaient notamment les présidents sénégalais Abdoulaye Wade, burkinabè Blaise Compaoré, sierra-léonais Ernest Koroma et la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf.

Figure également à l'ordre du jour la révision de la suspension de la Guinée et du Niger.Exclus de l'organisation suite à des coups d'Etat militaires, respectivement en 2008 et 2010, ces pays ont récemment organisé des élections permettant un transfert du pouvoir à des régimes civils.

Le sommet semestriel de la Cédéao intervient trois mois après deux réunions extraordinaire des dirigeants ouest-africains, en décembre, qui avaient suspendu la Côte d'Ivoire en pleine crise post-électorale, reconnu Alassane Ouattara vainqueur de la présidentielle du 28 novembre, et menacé le président sortant Laurent Gbagbo de le déloger par la force s'il s'obstinait à rester au pouvoir.

M. Gbagbo occupe toujours la présidence, M. Ouattara, reconnu président par la quasi totalité de la communauté internationale est toujours confiné dans un grand hôtel d'Abidjan et l'on craint désormais une guerre civile.

Les violences ont fait près de 440 morts selon l'ONU et des centaines de milliers d'Ivoiriens ont fui leur habitation.

Un porte-parole de la Cédéao, Sunny Ugoh, a prévenu qu'il ne fallait pas s'attendre à l'annonce de nouvelles mesures concernant cette crise lors du sommet qui examinera un rapport du Conseil de médiation et de sécurité de la Cédéao sur la Côte d'Ivoire.

"Il s'agit simplement", pour les dirigeants de la sous-région, "de se tenir informés de la situation", a-t-il indiqué à l'AFP, ajoutant que les efforts pour trouver une solution à cette crise étaient désormais menés au niveau de l'Union africaine (UA).

Une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'UA a aussi été annoncée pour jeudi à Abuja, mais il n'était pas clair si elle était maintenue.

L'option militaire semble avoir pour l'heure été écartée par la Cédéao.Le chef de la diplomatie nigériane, Odein Ajumogobia, a notamment souligné que l'ONU devrait valider toute intervention armée.

De plus, la Cour de justice de la Cédéao a enjoint la communauté, la semaine dernière, de s'abstenir de l'usage de la force en Côte d'Ivoire.

Mardi, International Crisis Group (ICG) a estimé que le sommet devrait décider de la "création d'une mission militaire" pour protéger les civils dans ce pays.

Selon un communiqué du groupe d'analyses et de réflexion, "la Côte d'Ivoire n'est plus au bord de la guerre civile, cette dernière a déjà commencé".

Lors du sommet, les dirigeants devront également choisir le successeur de Goodluck Jonathan à la présidence tournante de la Cédéao.

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