Le dirigeant Mouammar Kadhafi défie la coalition internationale au 5è jour de son intervention en Libye où des affrontement sanglants opposent les forces gouvernementales aux rebelles, le rôle de l'Otan prenant forme dans le débat sur un commandement unifié.
Lors de sa première apparition depuis le lancement de l'offensive le colonel Kadhafi a affirmé, devant ses partisans rassemblés dans sa résidence-caserne de Tripoli, que son pays était "prêt pour la bataille, qu'elle soit longue ou courte".
Paris et Washington ont annoncé mardi soir, au terme de plusieurs jours de débats houleux au sein de l'alliance, être parvenus à un accord sur la question du rôle de l'Otan dans le commandement des opérations.La Maison Blanche a évoqué un "rôle clef", expression non reprise par la présidence française.
L'Otan n'exercera pas "le pilotage politique" de la coalition internationale en Libye, mais interviendra comme "outil de planification et de conduite opérationnelle" dans la mise en oeuvre d'une zone d'exclusion aérienne, a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
La coalition, entrée en action le 19 mars avec à sa tête les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, deux jours après le feu vert donné par l'Onu, n'a jusqu'ici pas réussi à mettre un terme aux affrontements sanglants entre pro et anti-Kadhafi.
Les forces loyalistes n'ont pas cessé leurs attaques, selon les rebelles et des témoins, en dépit de l'annonce par le colonel Kadhafi d'un nouveau cessez-le-feu dimanche soir.
A Misrata, 17 personnes dont cinq enfants ont été tuées mardi par des tirs de snipers et d'obus des forces loyales au dirigeant libyen, selon un médecin de l'hôpital principal de cette ville située à 200 km à l'est de Tripoli.
"La journée d'hier a été catastrophique.Nous avons eu le sentiment que c'était la fin", a déclaré ce médecin sous couvert de l'anonymat.Lundi, 40 morts avaient été dénombrés dans cette ville, selon les rebelles.
A Yefren (130 km au sud-ouest de Tripoli), "les forces de Kadhafi ont entrepris une offensive meurtrière lundi et mardi dans la région et les combats ont fait au moins 9 morts", selon un habitant.
Dans la même région d'Al-Jabal Al-Gharbi, pro et anti-Kadhafi continuent aussi à s'affronter et un témoin a affirmé avoir vu "pas mal de corps à la morgue de Zenten".
Le président américain Barack Obama a indiqué mardi que les Etats-Unis ont réduit de façon "significative" le nombre de survols de la Libye par leurs avions, la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne pouvant s'achever "sous peu".
Mais il a prévenu que le dirigeant libyen "pourrait essayer de se terrer et d'attendre, même face à une zone d'exclusion aérienne", soulignant que Washington avait d'autres cartes que l'option militaire.
"Nous avons mis en place de fortes sanctions internationales.Nous avons gelé ses avoirs.Nous continuerons à utiliser un vaste éventail de moyens de pression contre lui", a dit le président américain.
Les pays de l'Union européenne sont de leur côté parvenus à un accord de principe pour sanctionner le principal groupe pétrolier libyen, la compagnie nationale NOC, selon une source diplomatique.La Libye est l'un des principaux producteurs de pétrole d'Afrique.
Selon la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, des proches du colonel Kadhafi ont pris des contacts dans le monde entier pour trouver une porte de sortie au conflit, une attitude qu'elle a encouragée.
Elle a également indiqué avoir eu connaissance d'informations selon lesquelles un des fils de Mouammar Kadhafi aurait été tué par une frappe aérienne, mais "les preuves ne sont pas suffisantes", a-t-elle ajouté.
Mardi, à la nuit tombée, des tirs de la défense anti-aérienne, précédés et suivis d'explosions lointaines, ont retenti à Tripoli pour la troisième soirée consécutive.Dimanche soir, un bâtiment de la résidence du dirigeant libyen avait été détruit par un missile.
Le secrétaire à la Défense américain Robert Gates est arrivé mercredi au Caire, notamment pour des discussions sur la Libye.
L'Otan a déjà accepté mardi de se charger de surveiller l'embargo sur les armes contre la Libye, en assignant des navires et des avions à cette mission.
Berlin, fermement opposé à l'intervention internationale en Libye, a annoncé la suspension de la participation de ses navires aux opérations de l'Otan en Méditerranée, afin de ne pas avoir pas à se joindre au contrôle de cet embargo.
Le président turc Abdullah Gül, dont le pays est membre de l'Otan, a critiqué mercredi l'"opportunisme" de certains pays impliqués dans l'intervention, doutant de leurs véritables ambitions.
Deux journalistes de l'Agence France-Presse et un photographe de l'agence Getty Images ont été libérés mardi soir à Tripoli après avoir arrêtés samedi près d'Ajdabiya (est) par des troupes loyalistes.
Le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans, fait face depuis le 15 février à une révolte qui a fait des centaines de morts et poussé plus de 300.000 personnes à la fuite.
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