"Une équipe d'experts volcanologues se trouve depuis la première heure aujourd'hui au sommet du Nyiragongo pour observer et prélever les données actuelles, lesquelles vont permettre au gouvernement de prendre des décisions futures", a déclaré au cours d'une conférence de presse le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.En ordonnant "l'évacuation progressive de 10 des 18 quartiers de Goma" jeudi à l'aube, le gouvernement a "voulu préserver les populations vivant sur le parcours des 'possibles) coulées de lave", a expliqué M. Muyaya, pour justifier cette mesure préventive."Leur retour ne pourra être envisagé que lorsque la menace sera totalement écartée", a-t-il dit."Depuis ce matin, la fréquence et l'intensité des tremblements de terre ont baissé, les mouvements sismiques oscillent autour de 4,2 de magnitude, alors que la plus puissante observée ces quatre derniers jours a atteint 5,2", a-t-il indiqué, distinguant désormais "quatre types de risques".Le premier est "celui d'accentuation des tremblements de terre ressentis de manière continue depuis l'éruption du 22 mai", près de 400 au total, et "qui peuvent causer des pertes en vie humaines et dégâts matériels importants", a-t-il souligné."Les scientifiques disent ici que nous sommes devant une situation inédite", a fait remarquer le porte-parole. Car "par le passé, les éruptions se faisaient toujours annoncer d'une manière ou d'une autre", alors que "l'éruption de samedi n'a donné aucun signe avant-coureur", et là-dessus "les scientifiques n'ont pas encore de réponse claire".Un autre risque est celui "d'une éruption volcanique secondaire, partant des fissures créées par les mouvements sismiques". "On ne sait pas si toute la lave s'est déjà vidée ou si elle cherche à ressortir. Et si par malheur cette lave rencontrée une fissure, cela créerait une éruption secondaire", a ajouté M. Muyaya.Il y a aussi le "risque d'explosion d'une poche de gaz sous le lac, du fait d'un contact avec le magma". "Le lac Kivu contient beaucoup de gaz méthane, et toute cette activité sismique peut avoir un impact, et ce serait le scénario catastrophe", a-t-il reconnu.Enfin, le quatrième risque est la "toxicité dans l'environnement ambiant du fait de la poussière, des cendres émises dans l'atmosphère par le volcan", a-t-il poursuivi.La préoccupation majeure du gouvernement demeure la protection des vies humaines (...)", a assuré M. Muyaya, qui a rappelé que l'évacuation ordonnée jeudi matin "se fait sur trois axes" routiers.La route de Rutshuru, réhabilitée dans l'urgence ces dernières 48 heures après avoir été coupée par la lave, "rouvre la voie vers la nord", la route vers le Sud-Kivu (via Sake), et la frontière avec le Rwanda, a-t-il détaillé, précisant au passage que "nous sommes en contact avec le Rwanda".La police et l'armée sont déployées pour sécuriser Goma, tandis qu'un "dispositif d'accompagnement" a été mis en place "pour orienter les déplacés vers des lieux plus sécurisés".Parmi les dizaines de milliers de personnes en fuite jeudi dans la cohue des embouteillages et des gens marchant sur le bas-côté, beaucoup se plaignaient cependant de l'absence complète de ces moyens, a-t-on constaté.
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