Burkina: des soldats tirent en l'air à Ouagadougou et pillent des boutiques

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OUAGADOUGOU (AFP)

Des soldats burkinabè sont sortis de deux camps militaires de Ouagadougou et ont tiré des coups de feu en l'air durant la nuit de mardi à mercredi, pillant des boutiques, après la condamnation de cinq des leurs dans une "affaire de moeurs", a-t-on appris de sources concordantes.

Des soldats ont tiré à l'arme légère à partir de 22H00 (locales et GMT) au camp Sangoulé Lamizana à Goughin (quartier ouest de la ville), sont ensuite sortis en tirant en l'air dans les rues jusqu'au camp Guillaume Ouédraogo, principale garnison du pays en plein coeur de Ouagadougou, où d'autres militaires se sont joints à eux, ont rapporté à l'AFP des habitants.

Les troubles ont duré environ cinq heures, selon ces témoins.

Sur leur parcours et aux abords du marché central, des boutiques attenantes à des stations service et des échoppes ont été pillées.Dans la matinée, de petits commerçants ont protesté contre ces pillages en brûlant des pneus sur la voie publique.

Des commerçants pillés se lamentaient après avoir tout perdu."Je n'arrive pas à comprendre que des hommes en tenue me fassent ça.Ils ont cassé mes boutiques, ils ont tout pillé, ordinateurs, téléphones portables, même les accessoires.Il y a un soldat qui a laissé son arme ici", a déclaré à l'AFP un commerçant, Eloi Nikiema.

Les soldats ont tiré pour marquer leur "désapprobation d'une décision de justice" qu'ils ont "jugée trop dure", a déclaré à l'AFP un haut responsable de l'armée sous couvert de l'anonymat.

"Hier (mardi) la justice militaire a condamné quatre soldats à 15 mois ferme et le principal accusé à 18 mois ferme pour une affaire de moeurs, parce qu'ils ont battu un civil qui faisait la cour à la femme" de l'un des condamnés, a affirmé ce responsable.

Ce jugement "signifie que les condamnés sont radiés de l'armée, d'où la manifestation de désapprobation de leurs camarades.C'est une manifestation de solidarité de quelques soldats", a ajouté cette source.

La prison militaire, où sont détenus les cinq soldats, est située dans le camp Sangoulé Lamizana.

"Le calme est revenu" dans les deux garnisons, a indiqué le haut responsable militaire, précisant qu'une réunion des chefs de l'armée était en cours mercredi matin pour "examiner la situation et prendre les décisions qui s'imposent".

Des soldats ramassaient des douilles de balles devant le "camp Guillaume" dans la matinée, a constaté un correspondant de l'AFP, alors que la capitale tournait au ralenti.L'affluence dans les rues était très faible, et la plupart des commerces, de même que les banques, gardaient leurs rideaux baissés.

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