En raison de la "gravité" de l'acte et du "maintien" d'Abdalla El Hamahmi dans une idéologie jihadiste, l'avocate générale a également demandé que cette peine soit assortie d'une période de sûreté des deux tiers et a requis une interdiction définitive du territoire français ainsi qu'une inscription au fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait)."Les faits sont d'une extrême gravité parce qu'il a parcouru un quart du globe terrestre pour venir les commettre", a souligné Lise Jaulin lors de son réquisitoire d'une heure. "Il a mis en oeuvre une préparation minutieuse au jour le jour pendant de nombreux mois et à aucun moment, malgré les occasions qui se sont présentées, il n'a reculé".Le matin du 3 février 2017, dans la galerie marchande du Louvre, à Paris, Abdalla El Hamahmi se précipite, armé de deux machettes, vers une patrouille de militaires du dispositif anti-terroriste Sentinelle en criant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand"). Tout au long des débats devant la cour d'assises spéciale de Paris, l'accusé a assuré que son intention initiale était de détruire des chefs d'oeuvre du Louvre (Vénus de Milo, toiles de Leonard de Vinci...) pour protester notamment contre la politique française en Syrie. En dépit des "contradictions" et "zones d'ombre" relevées par l'accusation dans son récit, ce cadre commercial, avocat de formation, a expliqué avoir été surpris par la présence "à cet endroit-là" de la galerie des militaires de Sentinelle et les avoir attaqués "par réflexe", précisant avoir agi "comme un robot".Après avoir contesté l'authenticité d'une vidéo dans laquelle il prêtait allégeance à l'organisation État islamique avant son passage à l'acte, l'accusé a fait volte-face mardi et reconnu avoir voulu rejoindre, en vain, les rangs de l'organisation jihadiste au Levant, avant de se rabattre sur la France. "Je pense que personne n'a de difficultés à imaginer ce qui serait arrivé si ces quatre militaires n'avaient pas croisé le chemin de l'assaillant", a souligné l'avocate générale. "Ce jour-là il y aurait eu au Louvre des dizaines de dizaines de victimes du monde entier".Pointant l"immense capacité de dissimulation" et "de conviction" de l'assaillant auprès des gens qui l'entourent, "y compris auprès de professionnels aguerris", la représentante de l'accusation a estimé qu'il n'y avait "aucun doute" sur le fait que l'accusé continuait "à ce jour à adhérer à l'idéologie islamiste violente"."A aucun moment il n'a esquissé une once de réflexion sur cette idéologie", a ajouté l'avocate générale. "Il n'y a eu aucune remise en cause". Pendant ce réquisitoire, Abdalla El Hamahmi, t-shirt noir et barbe apparente sous son masque de protection anti-Covid, est resté penché vers son interprète, la tête entre les mains, le regard dans le vide.Mercredi lors de leurs plaidoiries, les parties civiles avaient toutes estimé qu'il n'y avait "aucun doute" sur l'intention meurtrière de l'accusé en dépit de ses dénégations. La parole est désormais à la défense. Le verdict est attendu dans la soirée.
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