Sergent Garcia réagit à l'interdiction des concerts d'artistes congolais

Sergent Garcia était dans les studios d'Africa n°1, à l'occasion de la sortie de son dernier album, "Una y otra vez". Il présente cette dernière production, se prononce sur l'interdiction de concerts européens faite aux musiciens congolais et, plus largement, parle du rôle politique des artistes.Que pensez-vous du fait d'interdire à un artiste d'exercer son métier pour des raisons politiques ?Je pense qu'il faudrait plutôt faire ça sur les hommes politiques, parce que si on interdit aux artistes de s'exprimer, à ce moment-là on est dans des schémas qui ne sont pas très joyeux�?� Je pense que ce n'est pas la solution parce qu'en plus, les artistes sont populaires, donc forcément si on attaque les artistes, on attaque aussi les gens qui aiment les artistes. Il vaut mieux aller faire des manifestations devant la présidence plutôt que devant les salles de concert.Le rôle d'un artiste, c'est aussi de faire passer des messages politiques ?Je me considère comme un « engagé poétique », je le dis souvent. C'est pas forcément notre rôle, parce que n'importe quelle expression artistique est toujours un certain engagement, une vision, une sensibilité, une interprétation du monde qui l'entoure�?� Parfois, il y a des chansons très fortes qui n'ont pas de message direct, mais qui, par leur émotion, ont une force incroyable. En fait, je pense que tout le monde devrait être engagé politique. Tous les citoyens, pas seulement les artistes. Qu'on soit un boulanger, un facteur, un boucher ou un cycliste�?�Quel est le message que vous essayez de faire passer dans vos chansons ?Mon message, c'est qu'on est là pour peu de temps, et qu'on doit laisser ce monde un peu mieux que l'état dans lequel on l'a trouvé, pour les générations qui suivent. J'essaie de ne pas être quelqu'un de pessimiste, même si parfois je trouve que les choses ne vont pas bien, mais d'avoir toujours l'espoir que les choses vont changer �?� L'Homme est tellement capable du meilleur comme du pire qu'on devrait essayer de travailler ce côté meilleur.Propos recueillis par Clémence Mortier