"Urgence humanitaire" dans le nord-ouest du Nigeria

Infos. L'aggravation des violences et de l'insécurité aggrave encore la crise humanitaire et alimentaire dans le nord-ouest du Nigeria, notamment dans l'Etat de Zamfara, l'un des plus pauvres du pays, a prévenu jeudi l'ONG Médecins sans frontières (MSF).

"Urgence humanitaire" dans le nord-ouest du Nigeria
"Les vies des habitants du Nord-Ouest du Nigeria sont minées par la faim, les violences, et des maladies qui pourraient être évitées", a souligné Froukje Pelsma, cheffe de mission de MSF au Nigeria, dans un communiqué. "Ce à quoi nous assistons là-bas est une urgence humanitaire", a-t-elle mis en garde.Des groupes armés, dénommés "bandits", pullulent dans le nord-ouest du pays, pillant les villages, volant le bétail, se livrant à des enlèvements de masse contre rançon, une insécurité qui forcent des milliers de personnes à quitter leur foyer. Le nord-ouest et le centre-ouest du Nigeria comptent près de 700.000 déplacés internes dont plus de 120.000 dans le seul Etat de Zamfara, qui enregistre 74% de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (chiffres d'International Crisis Group), l'un des taux les plus élevés au monde. "Les enfants ne cessent d'arriver (dans les camps de déplacés, ndlr) dans de très mauvaises conditions", selon le Dr Godwin Emudanohwo, cité dans le communiqué, responsable du centre MSF à Anka, capitale de l'Etat, où les 150 lits de pédiatrie sont pleins. Depuis le début de l'année, 10.300 enfants y ont été soignés notamment pour malnutrition sévère, rapporte-t-il, soit "54% de plus que l'année dernière". "Les familles nous expliquent qu'à cause des problèmes de sécurité, elles ne peuvent plus se rendre aux champs pour cultiver, ce qui signifie que nous devons nous préparer à de nouveaux cycles de malnutrition", souligne le médecin. "Il n'y a presque plus à manger", explique la mère d'un enfant malade citée dans le communiqué. "Je vends du lait de vache pour survivre mais l'essentiel de notre troupeau a été volé."Dans l'Etat de Zamfara, où des centaines de jeunes filles avaient été enlevées en février, les routes ne sont presque plus praticables malgré le déploiement de l'armée en 2016. Les habitants ont peur de se rendre dans les camps de déplacés ou dans les hôpitaux.

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